Islam et politique dans le maghreb contemporain ''maroc, algerie, tunisie, libye''

Islam and politics in the contemporary maghreb ''morocco, algeria, tunisia, libya

• Auteur / Autrice : Zohra Sarroukh
• Direction : François Borella
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Nancy 2

Résumé

Au maghreb, l'islam et le politique ont toujours connu une imbrication totale. Quelque soit la place reservee a cette religion dans les institutions politiques, les pouvoirs politiques lui ont toujours fait jouer un role de premier ordre au niveau des ideologies. Mais l'islam a toujours ete egalement un lieu de contestation pour les forces sociales recherchant la justice et au dela de cet ideal, une participation au pouvoir. Cet heritage culturel semble encore agir sur les mentalites et les comportements. Les pouvoirs en place au maghreb ont oeuvre depuis les independances pour la modernisation des systemes politiques. Mais les fondements de cette oeuvre n'etant pas tres solides de par l'eclectisme qui les nourrit (dosage modernite islam), les systemes qui en sont nes portaient en eux des elements contradictoires qui ont fini par produire l'anomie sociale dans ces pays. Cette situation a favorise l'emergence de mouvements de contestation ou l'islam occupe une place preponderante. Mais la encore certains islamistes voudraient faire jouer a l'islam, en tant que religion et que culture, un role qui risque de mener a une impasse et menace la cohesion sociale elle-meme. Pour eviter ces deux ecueils (l'anomie sociale et la guerre civile), les protagonistes sont appeles a faire un effort considerable sur le plan de la pensee afin de construire un systeme politique qui soit base sur des fondements philosophiques solides. Ces bases ne doivent negliger ni l'islam, religion sociale par excellence, ni la modernite, necessite vitale pour etre de son temps. Ce n'est qu'apres avoir trouve ainsi un terrain d'entente sur les fondements de la communaute nationale que les divergences d'opinion apparaitront normales et tolerables par les uns et les autres.

In the maghreb, islam and politics have always been totally overlapping. Whatever the position reserved for it in political institutions, the powers in politics have always made islam play a role of first order at the ideological level. However, islam has likewise always provided a place for protest for social forces seeking justice and, beyond that participation in power. This cultural heritage still seems to affect both mentality and behaviour. Since independence, the authorities existing in the maghreb have been working to modernise the political system. However, since the bases of this effort have not been very solid, due to the eclecticism which has nourished them (a dosage of islam and modernity), the systems that have been born from it have contained contradictory elements producing social anomy in these countries as a result. This situation has encouraged the emergence of protest movements, in which islam predominates. Yet here also, some islamic fundamentalists would like to make islam play a cultural and religious role that could lead to an impasse, and that threatens the social fabric itself. So as to avoid these two dangers (social anomy and civil war), the protagonists are asked to make considerable efforts at the philosophical level in order to construct a political system with sound philosophical foundations. These foundations must not ignore islam, the social religion par excellence, nor should they ignore modernity, the latter being vital so as to be relevant to the times. It is only once common ground has been found regarding the bases of the national community, that divergences of opinion will appear normal and tolerable to one side and the another.