Thèse soutenue

L'église réformée de La Rochelle face à la révocation

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Auteur / Autrice : Élisabeth Forlacroix
Direction : Michel Péronnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des religions
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Montpellier 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'Eglise Réformée constituée en 1559 dans ce grand port d'Aunis, joua un rôle important comme citadelle du calvinisme et place de sûreté protestante jusqu'au siège de 1627-1628. En réduisant la ville à son obéissance, Louis XIII abolit ses libertés municipales et y rétablit le culte catholique suspendu. Les protestants purent pratiquer leur culte mais devinrent minoritaires par une forte immigration catholique, seule autorisée. Une lutte active contre les "hérétiques" fut entreprise par le clergé des paroisses reconstituées et de nombreux ordres religieux sous l'impulsion d'évêques. L'Eglise réformée resta solide, accrue d'étrangers de même culture religieuse (anglais, hollandais, allemands) attirés par le développement économique du port de La Rochelle en liaison avec l'Europe du nord, l'Amérique et l'Afrique. A la veille de la révocation, les principaux marchands rochelais formaient la plus grande partie de la communauté réformée et de son consistoire avec de nombreux marins et artisans du port. L'Eglise supporta de nombreuses attaques du pouvoir local (expulsions, exclusions de métiers, violences). Les différentes condamnations des ministres pour leurs prêches ou leur comportement, leur arrestation en juillet 1684, leur départ et la démolition du temple ne découragèrent pas cette communauté. Seule la crainte des soldats entraîna un certain nombre d'abjurations de familles en octobre 1685 et les premiers départs (qui se multiplièrent après la révocation) par bateaux de commerce surtout vers l'Angleterre et la Hollande, ou par terre vers la Suisse ou l'Allemagne, puis d'autres lieux de refuge où ils se retrouvèrent dans des églises françaises, calvinistes généralement. Peu revinrent à La Rochelle ou les "nouveaux convertis" se transformèrent rarement en "bons catholiques" malgré les missions d'instructions, les mises au couvent de femmes et d'enfants, les emprisonnements des opiniâtres. D'autres émigrations ou des assemblées secrètes leur permirent d'attendre le rétablissement du protestantisme dans le royaume.