Thèse soutenue

Rene guy cadou, la quete du divin

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Auteur / Autrice : ISABELLE PIC
Direction : Pierre Caizergues
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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La vie du poete rene guy cadou, les jugements de ses amis, des critiques, ne permettent pas d'esquisser la figure du croyant qu'il put etre, de clarifier sa relation a la religion, a la foi. Eclairer dans son oeuvre poetique ses rapports a dieu, au christ, au texte aboutit a de semblables ambiguites. Cadou pour se rapprocher de la figure cruelle de dieu, n'hesite pas a le representer sous des visages incongrus : ombre lointaine, juge, compagnon derisoire, chair souffrante. . . La bible subit les memes metamorphoses deconcertantes. Une telle demarche, rarement tranchee ou lineaire, temoigne de sentiments multiples : incomprehension, revolte, complicite, reconnaissance parfois. Encercle par la mort, la souffrance, cadou ne parvient jam ais tout a fait a accepter sa condition d'homme abandonne. L'amalgame de deux registres, la derision et la tendresse, permet peut-etre d'acceder a un equilibre fragile. Paradoxalement une telle quete le conduit a creuser dans une autre direction : la terre, le quotidien. Sans forcement s'eloigner du ciel ou de l'esprit chretien, le poete choisit de celebrer un univers souffrant : celui de l'animal, du vegetal, de l'infirme, de la minute tremblante. Ce nouveau regard pose sur un monde fissure devoile cette divinite jusque-la inaccessible. A ce moment precis, dieu semble se rapprocher et benir le poeme incapable finalement de s'elever dans un ciel fige, d'assimiler un horizon abstrait, le poete a acquiesce sans aucune reserve a son amour pour tout etre vivant. L'alliage permanent chez lui du noble et du derisoire, l'embrassement de tous les champs lexicaux l'ont guide vers une recreation. La derniere partie de son oeuvre, impulsee par la presence regeneratrice d'helene, temoigne d'une maturation , de l'expansion de ce souffle divin. Ce second printemps ouvre l'univers a toutes les metamorphoses. La parole du poete recele precisement cette quete du divin, ces passages vers l'au-dela : elle est absolu.