Subjectivite et creation dans l'oeuvre de claude simon

Subjectivity and creation in claude simon's novels

• Auteur / Autrice : CLAUDIA CHAMARI VON WILCKEN
• Direction : Anne Henry
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature française
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

Dans l'oeuvre de claude simon, depuis le sacre du printemps jusqu'a l'acacia, s'exprime une mise en question fondamentale du sujet, qui reprend, a travers l'heritage litteraire de proust et joyce, les idees de schopenhauer, definissant le monde comme representation. L'ecriture simonienne se situe dans la continuite du perspectivisme proustien et du courant de conscience de joyce, montrant egalement quelques similitudes ponctuelles avec des auteurs comme beckett, celine ou remarque, dans le traiteme nt du sujet et ou de la guerre notamment. Le sujet simonien rejette tout concept intellectuel au profit d'une position elementaire, marquee par une perception immediate et subjective du monde. L'identite s'exprime alors dans le corps, qui devient le lieu et l'instrument privilegies de la saisie du reel. Cependant, l'experience est depouillee du circonstanciel, se reduisant a des situation s archetypiques, qui mettent en jeu le fond commun de l'humanite au detriment du personnel. D'autre part, l'identite se situe vis a vis d'un vaste heritage a la fois d'ordre familial, intellectuel, litteraire et culturel. Neanmoins le narrateur ne fait jamais preuve d'erudition, puisant ses associations dans une ''culture generale'', faite de lieux commun s et ''on-dit''. L'identite ne se nourrit pas de contenus personnels, mais au contraire de references collectives et corpo relles, conferant ainsi au moi une dimension universelle. L'expression de cette identite emerge d'un processus de decons truction des formes et usages etablis, qui precede toute creation, reliant ainsi intimement l'expression d'une subjectiv ite au travail d'ecriture.

In his novels, claude simon, from the sacre du printemps to l'acacia, has always expressed his fundamental questioning o f the subject. This comes from the literary legancy of proust and joyce, already influenced by schopenhauer, defining the world as a representation. Simon's writing is within the continuity of proust's perspectivism and joyce's stream of consciousness. This also shows some punctual similarities with other authors such as beckett, celine or remarque, especially when dealing with the subject and or the war. Simon's subject denies any intellectual concept in favor of a basic position, characterized by a subjective and immediat e perception of the world. Therefore, identity is expressed through the body, becoming the preferred instrument to seize reality. However, experience is severed of circumstances, being reduced to archetypic situations questionning the common character of humanity instead of the personal character. On the other hand, indentity is defined through a large family, intellectual, literary and cultural legency. Nevertheless, the narrator does not show any sign of erudition, finding his associations in a common culture, composed of stereotypes. Identity is not based on a personal experience, but on collective and corporal references, giving to the ''ego'' an universal dimension. The expression of this identity originates from a deconstruction of shapes and established customs, preceding a creation. This kind of expression of subjectivity is closely linked to the work of writing.