L'immigration, les immigrants et leurs descendants dans les populations de mésanges
Auteur / Autrice : | Romain Julliard |
Direction : | Jacques Blondel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Montpellier 2 |
Mots clés
Résumé
La dispersion, définie comme le déplacement d'un individu entre le site de naissance et le site de reproduction, est un paramètre essentiel du fonctionnement des populations. Pour comprendre son évolution, il faut évaluer les coûts et les bénéfices de la dispersion. Pour cela j'ai comparé des individus immigrants (dispersants) et philomathiques (non dispersants) dans différentes populations de mésanges (parus sp. ). Le nombre d'immigrants recrutés dans la population est limité par le nombre de jeunes philopatriques et d'adultes résidents, suggérant que les immigrants sont dominés lors du recrutement et qu'un grand nombre d'entre eux n'accèdent pas à la reproduction. Une fois recrutés dans la population, immigrants et philopatriques continuent à différer sur de nombreux points: stratégie de reproduction, probabilité de survie, qualité des jeunes produits (poids et sexe) et probabilité de recrutement local des jeunes. Cependant les immigrants n'apparaissent ni moins bons, ni meilleurs que les philopatriques. Ainsi, les immigrants ne semblent pas de mauvaise qualité mais ne semblent pas non plus compenser leur handicap initial par un succès de reproduction élevé. Malgré le faible succès apparent de la dispersion chez les mésanges au moins la moitie des individus se dispersent. Je propose trois scénarios pour expliquer ce paradoxe dans le cadre de la théorie des jeux (stratégie évolutivement stable): la dispersion bénéficie aux parents qui dispersent leurs jeunes plutôt qu'à l'individu qui se disperse ; la dispersion est un sous-produit de stratégies d'accès à un territoire ; le coût de la philopatrie est très important (défense de territoire) si bien que la proportion évolutivement stable de philopatriques est relativement faible