Thèse soutenue

Contribution à l'étude des paléoenvironnements et des paléoclimats de la fin du pléistocène moyen et du pléistocène supérieur du sud-ouest de la France : Analyse pollinique des remplissage des grottes de Suard, Bourgeois-Delaunay, Fontéchevade (Charente), et de l'abri Pataud (Dordogne)

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Auteur / Autrice : Hocine Fellag
Direction : Henry de Lumley
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géologie, paléontologie humaine et préhistoire
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Philippe Morat, Josette Renault-Miskovsky, Joakim Jalmer Donner, André Debénath, Marie Perpère, Brigitte Delluc, Laura Cattani

Mots clés

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Résumé

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L ‘Etude palynologique de 7 sites préhistoriques du sud-ouest de la France nous a amené à avancer quelques remarques concernant la conservation pollinique dans les remplissages de grotte et abri sous-roche. La pauvreté des sédiments en pollens nous a obligé à ne retenir que les spectres obtenus dans 4 sites (Suard, Bourgeois-Delaunay, Fontechevade et Pataud). Les niveaux dans lesquels nous avons obtenu des spectres fiables sont soit des planchers stalagmitiques soit des niveaux argileux. Les niveaux sablo-argileux de teinte rouge sont souvent très pauvres ou stériles. Les niveaux sablo-caillouteux de teinte claire sont stériles. La végétation reflétée par les spectres du plancher inferieur de l'abri Suard n'est pas bien caractérisée. Elle est constituée essentiellement par pinus, quercus type pedunculata-pubescens, alnus et corylus. Les herbacées sont dominées par les rosaceae, asteraceae, et les poaceae. D'après la position stratigraphique et les datations u/th, cette formation peut correspondre a une phase interstadiaire de la fin du pléistocène moyen, période qui se situerait entre l'holsteinien et l'eemien. L'ensemble moyen de l'abri Bourgeois-Delaunay a livré des spectres polliniques cohérents. Le contenu pollinique du plancher 11, des couches 10 et 9 et du plancher 7, montre une succession de formations ouvertes et des paysages plus ou moins forestiers. Ainsi la partie inférieure du plancher 11 est caractérisée par un spectre constitue essentiellement de taxons herbacés (brassicaceae, lamiaceae, poaceae), tandis que le spectre de la partie supérieure de ce plancher traduit une formation forestière ou semi-forestière, formee de carpinus type betulus, quercus type pubesens-pedunculata, corylus, fraxinus, acer, tilia, alnus, pinus et juglans). Les couches 10 et 9 (moustérien) sont constituées presqu'exclusivement de taxons herbacés, domines par les types steppiques et/ou xérophiles (artemisia, asteraceae type fenestre, asteraceae type echinule, caryophyllaceae, chenopodiaceae-amaranthaceae, plantago). Le seul pollen arboreen continuellement présent dans ces deux couches est pinus avec cependant, des taux ne dépassant pas 3%. Dans le plancher 7, les spectres polliniques mettent en évidence l'existence d'une nouvelle formation forestière ou semi-forestière. Elle est dominée dans la partie inférieure du plancher 11 par carpinus type betelus, et par pinus dans sa partie supérieure. Nous avons rapporté la partie inférieure du plancher à une période antérieure à l'eemien, la partie supérieure à la fin de l'eemien, les couches moustériennes 9 et 10 au stade melisey i et le plancher 7 a l'interstade saint-germain i. A Fontechevade les niveaux tayaciens se sont révélés stériles en pollens. Nous avons obtenu deux spectres dans le plancher supérieur, l'un dans l'argile collée a la base de celui-ci, l'autre dans le plancher lui-même (cur du plancher). Ces deux spectres reflètent une végétation du postglaciaire. Nous avons proposé d'attribuer le premier échantillon a l'atlantique et le second au subboréal, mais nous ne pouvons pas l'affirmer sur la base de deux spectres isoles. A l'abri pataud, certains spectres que nous avons obtenus présentaient des résultats douteux. En effet, ces spectres se caractérisent par une faible concentration, un nombre de taxons faible (<20), et souvent domines par les asteraceae type fenestre, qui sont des pollens beaucoup plus résistants aux phénomènes de corrosion que les autres types polliniques. Ces spectres ne traduisent donc pas la paleovégétation contemporaine des niveaux étudiés. Seul le niveau 3/4 rouge (noaillien final) contenait un ensemble pollinique homogène. Il est dominé par pinus et quercus type pubescens-pedunculata. Ces deux principaux taxons sont accompagnés par de nombreux taxons thermophiles (alnus, corylus, ulmus, fraxinus,). Ces résultats reflètent une formation forestière ou semi-forestière traduisant des conditions climatiques plus ou moins tempérées. Nous avons rapporté cette période à la fin du pléniglaciaire moyen