Thèse soutenue

L'évolution socio-éducative de l'enseignement primaire public au Liban dans ses corrélations avec la conjoncture globale depuis le règne ottoman jusqu'en 1995

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Auteur / Autrice : Suzanne Abdul-Reda
Direction : Guy Avanzini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude porte sur les corrélations entre l'évolution éducative et socioculturelle de l'enseignement primaire public d'une part, et les configurations multidimensionnelles de la société libanaise d'autre part. Son champ chronologique s'étend de l'époque de création des écoles publiques dans les provinces libanaises à la fin du dix-neuvième siècle jusqu'à l'année 1995, date de rédaction de ce travail. L'analyse des mesures législatives, de l'organisation administrative et de la pédagogie scolaire pendant cette période a révélé que l'école primaire publique a toujours souffert de lacunes pédagogiques, qui ont engendré un rendement médiocre chez une bonne partie de ses élèves, issus en majorité de milieux défavorisés. Cette institution scolaire a ainsi perpetué certaines inegalités socio-économiques et régionales au Liban. De même, elle n'a pas représenté un terrain éducatif assez propice pour nourrir la tolérance et la solidarité inter-communautaire chez les jeunes générations, et n'a pas oeuvré en fonction d'un programme politico-éducatif lucide en vue d'ancrer une image crédible d'un Etat fort et intégrateur des communautés. En revanche, elle a aidé a relever le niveau socioculturel des populations démunies et à stimuler la demande d'éducation dans le pays. Il en est ressorti que la déficience du systeme éducatif public est avant tout liée aux structures et conceptions sociopolitiques dominantes dans le pays, en vertu desquelles les intérêts communautaires confessionnels privés ont le dessus sur ceux d'un Etat-nation, et le pouvoir central demeure le complice et l'otage des groupes de pression et non le garant de l'éalité des chances et de la démocratie. En dépit des projets de redressement éducatif récemment mis en route, les réalités scolaires n'ont pas été sérieusement promues. C'est qu'une réforme éducative réelle ne pourrait avoir lieu qu'en parallèle avec une mutation sociopolitique générale vers plus d'humanisme et de respect des droits de l'individu.