L'Aventure du Théâtre National Populaire (1951-1972) : matériaux pour une histoire culturelle du théâtre
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Loyer |
Direction : | Jean-François Sirinelli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Lille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette these vise a redonner toute la visibilite voulue a une action souvent occultee. En effet, les termes de ''theatre civique'' ou de ''theatre citoyen'' etaient, a quelques exceptions pres, bannis de la scene francaise depuis 1968. Comment, de 1947 a 1972, jean vilar, avec le festival d'avignon fonde en 1947 et le theatre national populaire dirige a partir de 1951, puis georges wilson, son successeur a la tete du tnp ont-t-ils vecu la courbe ascendante puis brutalement descendante du theatre populaire francais? dans l'apres-guerre, avignon puis le tnp drainent tous les espoirs d'une democratisation culturelle officiellement inscrite dans le preambule de la constitution de 1946. Par leur ambition sociale affirmee et leur esthetique dramatique, les deux creations de vilar deviennent l'embleme d'une reconciliation possible, le lieu d'une communion laique jadis desiree par les combattants de la resistance. Vingt ans plus tard, en 1968, alors que la politique culturelle de la veme republique semble solidement installee dans ses maisons de la culture, les jeunes contestataires descendus en avignon conspuent l'idee de theatre populaire, villipendent celle de ''theatre service public'', denoncent le mythe de la democratisation culturelle et crient ''vilar, bejart, salazar''. Etudier cette evolution, c'est parcourir quelques decennies d'une formulation specifiquement francaise de la problematique du theatre du peuple, lancee par la revolution de 1789, latente durant tout le xixeme siecle et vigoureusement exprimee au moment de l'affaire dreyfus pour irriguer toutes les interrogations theatrales du xxeme siecle. C'est egalement se donner les moyens de comprendre le ressurgissment actuel, dans le theatre francais, de l'exigence d'un theatre inscrit pleinement dans la cite.