La modernité de la fonction publique territoriale
Auteur / Autrice : | Didier Cattoir, Anne Hochart |
Direction : | Pierre-André Lecocq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Lille 2 |
Résumé
Née avec la décentralisation, la Fonction Publique Territoriale reposait sur trois principes d'égale importance, à savoir, le principe unitaire, le principe de parité avec la Fonction Publique de l'État et la spécificité locale reconnue a travers l'affirmation de la libre administration des collectivites territoriales, principe de valeur constitutionnelle. Progressivement et au fil des alternances politiques, les élus locaux, en leur qualité d'autorité territoriale chargée de gérer leurs personnels, dénoncent les rigidités du statut général présentées comme des contraintes. En 1987, le legislateur satisfait leurs revendications en assouplissant le recrutement des agents non titulaires, lequel va engendrer avec la suppression d'emplois et les décharges de fonctions, d'importants dysfonctionnements. Face à cette situation, certains élus locaux prônent la remise en cause du statut tandis que le gouvernement souhaite sa reformation en concertation avec les associations d'élus locaux. C'est ainsi que le statut général connaît une vingt quatrième modification législative avec l'adoption de la loi du 27 décembre 1994. En privilégiant la spécificité locale, le legislateur n'a eu de cesse que de politiser la Fonction Publique Territoriale, ce qui va à l'encontre du principe de neutralité du service public, corollaire d'une modernité de l'administration territoriale. La qualité du service public local dépend d'un statut effectivement protecteur. Substituer à la notion de statut, celle de convention collective aboutirait à une remise en cause radicale de la Fonction Publique Territoriale en particulier et de la Fonction Publique en général.