Télévision sans frontières : décryptage d'un ''grand projet'' européen
Auteur / Autrice : | Matthew Fraser |
Direction : | Yves Mény |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
Dans un contexte de transnationalisation du marché audiovisuel, la Commission européenne a élaboré et fait adopter une directive audiovisuelle, ''télévision sans frontières''. Compte tenu de l'inefficacité croissante des réglementations nationales devant le phénomène de transnationalisation des télévisions, il paraissait logique de s'en remettre au cadre supranational de l'Union européenne. Le projet ''télévision sans frontières'' -- rédigé sous forme de livre vert en 1984, propose comme directive en 1986 -- connaîtra un parcours pour le moins tumultueux et controversé. Le projet audiovisuel changera d'orientation selon, d'une part, la dynamique du rapport de forces dans les institutions communautaires et, d'autre part, l'efficacité des pressions externes que subissent ces institutions. La directive sera enfin adoptée le 3 octobre 1989, par suite d'un ''compromis politique'' entre les Etats membres au Conseil des ministres. Ce compromis arrive tant bien que mal à réconcilier les partisans des deux tendances contradictoires du texte, libérale et colbertiste. Cependant, devant l’échec de la mise en oeuvre de la directive, la Commission entreprend une ambitieuse ''réforme'' de la directive en 1994. Cette réforme, adoptée en 1996, met un terme au ''grand projet'' audiovisuel. Notre analyse globale part de la question suivante : peut-on dire que le projet ''télévision sans frontières'' a contribué à la mise en place d'un espace européen de politiques publiques ?