Thèse soutenue

Servir l'État français : l'administration en France de 1940 à 1944
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Marc-Olivier Baruch
Direction : Jacques Azéma
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

FR  |  
EN

La problématique de l'Etat était au cœur des analyses que traçait le régime qui s'efforça, depuis Vichy, de gouverner la France entre juillet 1940 et 1944 : régénérer la France, c'était d'abord restaurer l'Etat français, dont le nouveau régime avait souligné l'importance jusqu'à en adopter le nom. Le fonctionnement de l'administration, outil essentiel du pouvoir, au cours de cette période pose trois types de questions. Il s'agit d'abord de savoir comment et pourquoi les fonctionnaires de la République se sont adaptés à la Révolution nationale qui se proposait ouvertement de rompre avec soixante-dix ans de pratique républicaine. Il convient, ensuite de se demander dans quelle mesure le pouvoir politique a voulu, pu et su se faire obéir de ses agents, et leur faire accepter son modèle d'Etat. On cherche ici à mesurer la réalité de cette prise d'autonomie du "pouvoir administratif", en tentant d'en approcher les causes comme les traductions dans le fonctionnement de l'appareil d'Etat. Il est enfin nécessaire de mesurer la part prise par la fonction publique dans la politique de Collaboration, en tenant la balance entre la contrainte allemande et l'autonomie dont a pu bénéficier, au moins dans ses deux premières années, le gouvernement de l'Etat français. Cette thèse s'intéresse plus particulièrement à quatre ensembles. Trois sont au cœur du fonctionnement de l'Etat : le ministère de l'Intérieur, maitre à la fois de l'organisation administrative territoriale et de la police, la Direction du budget et le Secrétariat général de la vice-présidence du Conseil, plus tard Secrétariat général du chef du gouvernement, chargé de la coordination politico-administrative de l'appareil d'Etat. Le quatrième, le ministère de l'Education nationale, joue un rôle-témoin, tout en étant étroitement associe au projet idéologique du régime