Verba manent : Juan Marsé ou les voix de l'anamnèse
Auteur / Autrice : | Jean Vila |
Direction : | Georges Tyras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études ibériques |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Mots clés
Résumé
Cette etude est consacree a l'oeuvre romanesque de juan marse a partir de si te dicen que cai (1973). Elle est fondee sur le constat de la conjonction, dans les textes marseens, de trois elements heterogenes : l'histoire, l'enfance et l'oralite. La premiere partie met en lumiere les procedures d'ancrage dans l'univers extra-textuel en se centrant sur le type de lecture qu'elles induisent et degage la vision de l'histoire qui en decoule. La deuxieme partie analyse un certain nombre d'elements paratextuels, l'espace et les personnages. Il s'avere alors que les textes marseens sont fondes sur l'ambiguite et l'ambivalence et que la quete d'un passe collectif est indissociable de la recuperation d'une enfance revolue. Le personnage est, quant a lui, etudie sous l'angle de l'onomastique et des relations intertextuelles ; ces dernieres mettent en evidence le role que joue une culture liee a l'oralite dans la constitution du monde fictionnel de juan marse. La troisieme partie aborde l'ecriture de la memoire a travers la ''aventi'', cellule narrative marseenne, qui est le vecteur des processus d'anamnese et de transmission de la memoire, tant individuelle que collective. Est aussi mis en lumiere le projet ethique et esthetique de textes fondes sur l'anamnese, projet etroitement lie a la polyphonie enonciative, a l'oralite et a la culture populaire. Au bout du compte, enfance et oralite apparaissent intimement liees dans une ecriture qui poursuit une quete impossible puisque inscrite dans l'absence meme de ce qui est l'essence de l'oralite, la voix.