Catholiques, presbytériens et enjeux de l'instruction dans les Highlands d'Ecosse au dix-huitième siècle

Catholics, Presyterians, and the problems of instruction in the eighteenth-century Scottish Highlands

• Auteur / Autrice : Clotilde Prunier
• Direction : Pierre Morère
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études anglaises
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Éducation

18e siècle

Église catholique

Écosse (GB)

Religion -- Étude et enseignement

Catholiques

Écosse (GB) -- 18e siècle

Presbytériens

Mots clés libres

Etudes anglaises

Culture et société

Religion

Philosophie

Ecosse (GB)

Histoire religieuse 18e siècle

Religion

Etude et enseignement (Ecosse, GB)

Résumé

Au dix-huitième siècle, l'église d’Écosse n'a plus à s'imposer dans les Lowlands. Il en va autrement dans les Highlands ou subsistent quelques poches de résistance catholiques en dépit des lois pénales adoptées contre l'église romaine. Dans un premier temps, l'état semble soutenir les presbytériens dans leur lutte anticatholique. En effet, la participation des fidèles de l'église romaine à la rébellion jacobite de 1745 le confirme dans sa conviction qu'ils représentent une menace pour la dynastie de Hanove. Néanmoins, dans les dernières décennies du siècle, l'état se désolidarise des presbytériens: les conflits divers dans lesquels est engagée la Grande-Bretagne d'une part, et la révolution française d'autre part, ont permis aux catholiques de donner des gages de leur loyauté envers l'état. L'arsenal répressif élabore contre eux est progressivement démantelé, et les deux églises sont désormais face à face. Les arguments dogmatiques jouent un rôle mineur car davantage qu'une lutte religieuse, il s'agit d'une lutte pour le pouvoir. L'église d’Écosse tente de prendre l'ascendant dans les paroisses catholiques des Highlands afin de régner sans partage sur tout le pays. L'instruction est l'arme principale de la lutte que mènent les presbytériens contre l'église romaine, car ils sont convaincus qu'elle ne doit sa survie qu'a l'ignorance de ses ouailles. Il faut donc les instruire pour les détourner d'elle. C'est la mission que s'assigne la SSPCK au début du dix-huitième siècle. Néanmoins, un siècle plus tard, le niveau d'instruction des Highlanders, tant protestants que catholiques, reste inférieur à celui de leurs compatriotes des Lowlands et l'église catholique, loin d'être extirpée du royaume, est désormais tolérée.

In the eighteenth century, it was no longer necessary for the church of Scotland to assert itself in the Lowlands. However, it was not the same in the Highlands where a few Catholic strongholds remained in spite of the penal laws enacted against the roman church. At first, the state seemed to support the presbyterians in their fight against the Catholics. As a matter of fact, the Catholics' taking part in the jacobite rebellion in 1745 strengthened the state's conviction that they threatened the Hanover dynasty. Yet, in the last decades of the eighteenth century, the state withhed its support from the Presbyterians because the several wars in which Great Britain was involved and the French revolution gave the Catholics an opportunity to prove their loyalty to the state. The penal laws were gradually repealed, leaving both churches to confront each other. Dogma did not play an important part in the quarrel since the struggle between both churches had more to do with power than religion. The church of Scotland tried to extend its influence to the ''popish bounds'' so as to reign supreme over all Scotland. Education was the main weapon in the Presbyterians' fight against the roman church because they were convinced that its followers' ignorance was the only reason for its survival in Scotland. Therefore, if they were to be won over to the church of Scotland, the Scottish Catholics had to be instructed. That was what the SSPCK proposed to do in the beginning of the eighteenth century. Nevertheless, a century later, the level of instruction of the Highlanders, both Ccatholics and Ppresbyterians, remained lower that of the Lowlanders, and the Catholic church, far from being rooted out, was tolerated.