Biodisponibilité de l'atrazine chez le maïs
Auteur / Autrice : | Muriel Raveton |
Direction : | Michel Tissut, Patrick Ravanel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'absorption d'herbicides par des cultures traitees represente un phenomene quantitativement mal connu. La connaissance de cet acte physiologique conditionne l'etablissement de modeles previsionnels pour la dissipation des herbicides dans l'environnement. Le present travail a porte sur l'absorption de l'atrazine par le mais a differents stades, en conditions controlees. L'etape premiere de cette absorption est passive et correspond a un double processus de diffusion et de partition lipides/eau, concernant les cellules racinaires, et apparait comparable a ce qui se passe entre un milieu aqueux et un organite isole fonctionnel comme une mitochondrie ou un chloroplaste. Notre etude de partition entre composes inertes de lipophilie diverse, presents a l'etat liquide ou solide (lecithines, glycerides satures, cires, alcanes solides, cellulose, lignine) et proches chimiquement de ceux rencontres dans le vegetal, a permis de mesurer des coefficients de partition qui ont les valeurs maximales pour les lecithines et les cires et sont tres faibles pour la cellulose, la lignine et les alcanes solides. La vitesse de diffusion dans chacun de ces composes est tres variable, et n'a une valeur tres elevee que dans l'eau et les composes hydrophiles. Il ressort de cette etude que l'atrazine se concentre dans les lipides cellulaires de maniere a atteindre une concentration cellulaire apparente proche du double de celle du milieu pour des cellules moyennement riches en lipides. Le mouvement diffusif de cette molecule doit se produire essentiellement dans l'eau. Cette situation, observee soit dans des cellules d'erable vivantes soit dans des plantules de mais tuees, differe totalement de celle constatee dans les plantules de mais vivantes qui surconcentrent puissamment les derives de l'atrazine (d'un facteur 7 a 12) parce qu'elles sont capables de les transformer en derives hydroxyles avec une tres grande intensite. L'hydroxylation de l'atrazine chez le mais est un processus chimique d'hydrolyse qui se produit activement a ph legerement acide en presence des benzoxazinones accumulees par cette plante a des concentrations tres fortes (10 a 15 mm) vraisemblablement pour l'essentiel dans la vacuole. Les processus enzymatiques de conjugaison de l'atrazine, inoperants sur les derives hydroxyles, ne jouent certainement qu'un role tres mineur en conditions agronomiques. Les produits d'hydroxylation ne ressortent des cellules qui les ont elabores qu'avec une grande difficulte, soit vers le milieu de culture soit vers les vaisseaux du bois. Le processus d'entrainement par le flux transpiratoire, des racines vers les parties aeriennes, est donc lent et complexe. L'absorption racinaire de l'atrazine chez le mais est favorisee par l'hydroxylation qui optimise la difference de concentration entre le milieu et l'espace aqueux interne