Auteur / Autrice : | Laurent Mucchielli |
Direction : | Ernest Coumet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La naissance des sciences humaines dans l'universite francaise au tournant du xixeme et du xxeme siecle est marquee par l'affrontement de deux paradigmes contradictoires : le premier paradigme ("naturaliste") a pour principe le postulat de la determination essentiellement biologique des comportements humains ; le second ("socio-culturel") a pour principe le postulat de la determination essentiellement psycho-sociologique des comportements humains. La demonstration s'organise en trois parties. La premiere examine principalement la situation intellectuelle et institutionnelle de l'anthropologie et de la psychologie dans le dernier tiers du xixeme siecle. Elle montre le poids dominant des reseaux d'acteurs s'etant approprie le paradigme naturaliste dans chacune de ses deux disciplines. La seconde partie tente de comprendre les raisons de l'emergence d'un nouveau besoin d'expliquer la dimension proprement et irreductiblement sociale des comportements humains. Elle examine les principales tentatives de constitution d'une nouvelle science (la sociologie) dans les annees 18851900 : l'oeuvre de gabriel tarde, de rene worms et enfin d'emile durkheim. Elle analyse enfin en detail la constitution du groupe de ce que l'on appelle les "durkheimiens" car c'est grace a cette equipe de recherche que durkheim s'est impose dans le nouveau champ sociologique et meme, au-dela, dans tout le champ intellectuel. La troisieme partie explore en detail les rapports que les sociologues durkheimiens ont entretenu avec l'anthropologie raciale, la psychologie, la criminologie, la linguistique, la geographie, l'histoire et l'ethnologie. Dans chacun de ces debats les sociologues ont porte la contradiction en defendant (avec un bonheur inegal) le paradigme socioculturel contre le paradigme naturaliste encore largement dominant. Le bilan de ces debats permet de tracer les contours d'une evolution intellectuelle qui a marque jusque dans leurs institutions certaines disciplines (principalement l'anthropologie, la psychologie et l'histoire).