La criminalite en france : le phenomene homicide dans la famille en seine-inferieure de 1811 a 1900 : justice, structures sociales et comportements criminels
Auteur / Autrice : | Gemma Gagnon |
Direction : | André Burguière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Dans cette these, la violence familiale est examinee sous l'angle de l'homicide. Il s'agit d'explorer les causes, le contexte, les circonstances et le profil des protagonistes qui comparaissent aux assises de seine-inferieure, de 1811 a 1900. L'ensemble des actes punis par le code penal sont etudies, soit le parricide, l'homicide conjugal, l'avortement, l'infanticide, les sevices a enfants. Les themes et l'eclairage privilegies relevent de l'anthropologie historique, ce qui explique la place accordee aux comportements culturels, au dimorphisme sexuel des crimes, au reseau familial et a l'inceste. Le probleme de la violence est ancien et favorise par des modeles culturels qui tolerent la brutalite comme moyen de communication entre les personnes. Les victimes sont souvent des femmes et des enfants, en raison des inegalites sociales qui augmentent leur vulnerabilite et limite leur acces aux armes. L'homicide est sexue. Les hommes tuent leurs conjointes et des enfants adultes tandis que les femmes visent les jeunes enfants. La definition locale des qualites fondant l'honneur influencent le recours a la brutalite ou son rejet. La violence ne se resorbe pas au 20e siecle. Les crimes feminins diminuent mais les crimes masculins se repandent et s'aggravent avec l'isolement urbain et le recul de l'intervention collective sur les comportements individuels. Les incestes et les agressions sexuelles sont des crimes masculins. La violence masculine est plus excusee, comme leur ivrognerie, contrairement aux femmes. La repression judiciaire est marquee par une conception rigide des roles sexuels et de la place des categories sociales.