Thèse de doctorat en Géographie. Géographie humaine et régionale
Sous la direction de Denis Lamarre.
Soutenue en 1996
à Dijon .
Le président du jury était Jean-Bernard Charrier.
Le jury était composé de Jean-Claude Bontron, Arlette Brosselin, François Tainturier.
Les rapporteurs étaient Jean-Paul Diry, Jean-Paul Laborie.
L'espace de référence, compris entre Ardenne et Morvan, entre Champagne et Lorraine, appartient à la "France du vide". Il peut être considèré comme un véritable observatoire de la marginalité rurale. Cette zone de faible densité humaine-la plus vaste de France hors montagnes-se caractérise par un boisement important et par un habitat groupe en petits villages. Les densités rurales n'y dépassent pas 20 habitants km2 dans deux cantons sur trois. Si, localement, le peuplement n'a jamais été très dense, cette donnée fondamentale résulte avant tout d'un exode rural plus que séculaire. De plus, la faiblesse de l'emprise humaine est aggravée par l'insuffisance de l'armature urbaine engendrant une discontinuité entre les réseaux parisiens et Rhin-Rhône. Les indicateurs démographiques et sociaux sont préoccupants pour l'avenir des cantons ruraux: par la chute de la natalité et l'augmentation importante du nombre des personnes âgées, en un mot l'inversion de la pyramide des âges, la dégradation du bilan naturel est sans appel. Malgré les mutations de l'agriculture, la composition socio-professionnelle des marges dévitalisées, outre les retraités, fait encore une large place aux agriculteurs: le secteur primaire y reste d'autant mieux représenté que le tertiaire est faible. Cette marginalite économique est perceptible aussi bien dans les disparités de revenus et de conditions de vie, que du sous-équipement et, par conséquent, de l'insuffisance du maillage et du niveau des pôles d'attraction. Spatialement, le phénomène de marginalisation se traduit par des contrastes exprimant généralement un gradient centre-périphérie, à l'échelle régionale comme à l'échelle locale. Il apparait aux confins des départements et se diffuse en épousant les limites administratives, elles-mêmes limites d'influence urbaine. La structuration de cet espace très faiblement polarise repose donc sur la trame des bourgs ruraux et petites villes. Les petits centres sont appelés à devenir les points d'ancrage de l'aménagement des territoires ruraux visant à développer les potentialités locales existantes (paysages, tourisme) et ce, dans le cadre des nouvelles dispositions législatives axées sur la coopération intercommunale.
Essay about rural marginality in the north-east of France: borders of Champagne, Lorraine, Burgundy and Franche-Comté
This research considers rural marginality in the north-east of France. Inclued space runs from Morven to Ardennes, and in the opposite direction, between Champagne and Lorraine. This area is distinguished by a low density of population (the most of cantons counts only 20 inhabitants km2) and the weakness of metropolisation (a few towns). Here, agriculture prevails in spite of current crisis and mutations. There are many of old people and that is disquieting for the future of these rural areas. Marginality can be read through incomes and way of life disparities, the lack of equipements and so, the deficiency of attractive poles. Marginality diffuses following departments frontiers and shows spatial contrasts between center periphery. The future of these regions is based on the little towns and probably on "intercommunality" that would offer a new opportunity for the development of these territories and valorization of local resources (landscapes, rural tourist trade).