Thèse soutenue

Essai sur la marginalité rurale dans la France de l'Est : les confins champenois, lorrains, bourguignons et comtois

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Auteur / Autrice : Christophe Wissenberg
Direction : Denis Lamarre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie. Géographie humaine et régionale
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Dijon
Jury : Président / Présidente : Jean-Bernard Charrier
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Bontron, Arlette Brosselin, François Tainturier
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Diry, Jean-Paul Laborie

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'espace de référence, compris entre Ardenne et Morvan, entre Champagne et Lorraine, appartient à la "France du vide". Il peut être considèré comme un véritable observatoire de la marginalité rurale. Cette zone de faible densité humaine-la plus vaste de France hors montagnes-se caractérise par un boisement important et par un habitat groupe en petits villages. Les densités rurales n'y dépassent pas 20 habitants km2 dans deux cantons sur trois. Si, localement, le peuplement n'a jamais été très dense, cette donnée fondamentale résulte avant tout d'un exode rural plus que séculaire. De plus, la faiblesse de l'emprise humaine est aggravée par l'insuffisance de l'armature urbaine engendrant une discontinuité entre les réseaux parisiens et Rhin-Rhône. Les indicateurs démographiques et sociaux sont préoccupants pour l'avenir des cantons ruraux: par la chute de la natalité et l'augmentation importante du nombre des personnes âgées, en un mot l'inversion de la pyramide des âges, la dégradation du bilan naturel est sans appel. Malgré les mutations de l'agriculture, la composition socio-professionnelle des marges dévitalisées, outre les retraités, fait encore une large place aux agriculteurs: le secteur primaire y reste d'autant mieux représenté que le tertiaire est faible. Cette marginalite économique est perceptible aussi bien dans les disparités de revenus et de conditions de vie, que du sous-équipement et, par conséquent, de l'insuffisance du maillage et du niveau des pôles d'attraction. Spatialement, le phénomène de marginalisation se traduit par des contrastes exprimant généralement un gradient centre-périphérie, à l'échelle régionale comme à l'échelle locale. Il apparait aux confins des départements et se diffuse en épousant les limites administratives, elles-mêmes limites d'influence urbaine. La structuration de cet espace très faiblement polarise repose donc sur la trame des bourgs ruraux et petites villes. Les petits centres sont appelés à devenir les points d'ancrage de l'aménagement des territoires ruraux visant à développer les potentialités locales existantes (paysages, tourisme) et ce, dans le cadre des nouvelles dispositions législatives axées sur la coopération intercommunale.