Les reconstructions contradictoires de l'Etat sud-africain : les bantoustans entre autonomisation et réintégration
Auteur / Autrice : | Raphaël Porteilla |
Direction : | Jean-Claude Fritz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Bourgogne. UFR de droit et science politique |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean Bart, Alain Bockel, Claude Courvoisier, Dominique Darbon, Jean-Claude Fortier |
Résumé
L'étude des reconstructions contradictoires de l'Etat sud-africain met en relief le processus politique par lequel un Etat a tenté de légitimer la fragmentation de son territoire pour garder et renforcer le pouvoir de la minorité sur la majorité. Procédé particulièrement inique, la politique des bantoustans, érigée en mode de structuration territoriale et en mode de gouvernement participe d'une politique d'apartheid plus globale tendant à moderniser le principe colonial du diviser pour régner. Les contradictions inhérentes à la première phase de reconstruction de l'Etat sud-africain (1948-1985), témoignent des difficultés à absorber l'héritage des structures coloniales dans le cadre d'une politique de modernisation de la domination qui vise à concilier l'exclusion et l'intégration, l'exploitation et le développement. L'échec de la politique de ''développement séparé'' fournit les bases de la seconde reconstruction de l'Etat sud-africain qui a débuté en 1994 après quatre années de négociations. La nécessaire prise en compte de cet héritage, qui a produit de multiples inégalités, d'importantes distorsions économiques et des divisions identitaires, est au cœur du processus de démocratisation de l'Etat. Projet ambitieux et novateur, la reconstruction de l'Etat sud-africain renouvelle la problématique relative au rôle de l'Etat et à la redéfinition de ses modalités d'action avec le territoire et la population.