Thèse soutenue

L'autosuffisance alimentaire et la politique rizicole en Côte d'Ivoire

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Auteur / Autrice : Massita Coulibaly
Direction : Jean-Paul Azam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Résumé

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Cette étude a pour objet d’analyser le bien-fondé de la recherche de l’autosuffisance alimentaire entreprise en Côte d’Ivoire autour du développement de la filière riz, et d’examiner les capacités du pays à atteindre cet objectif après la dévaluation du FCFA. L’intérêt de ce travail pour le riz se justifie par la croissance de la part du riz dans la consommation des ivoiriens et le déficit constant de cette filière en dépit des sommes importantes engagées dans le développement de la production locale. Deux grands axes d’analyse sont évoqués. Le premier axe est l’analyse des causes de l’échec des politiques mises en place dans la filière avant la dévaluation. Cet échec s’est traduit par la croissance de la part des importations dans la consommation des ivoiriens. Par l’analyse des fondements des politiques alimentaires, nous vous proposons dans le premier chapitre d’examiner la cohérence des politiques mises en place dans le secteur. Cette analyse nous permet d’émettre l’hypothèse que la sécurité alimentaire, plus que l’autosuffisance a été le fondement des politiques alimentaires. Il y a donc eu une contradiction entre les objectifs d’autosuffisance affichés et les mesures de développement de la filière. Un examen de l’évolution du marché du riz par rapport aux différentes politiques, dans le chapitre 2, confirme bien cette contradiction et présente les réformes entreprises pour la production en vue de réaliser l’autosuffisance dans la filière. Le second axe porte sur l’efficacité des nouvelles mesures entreprises après la dévaluation. Dans cette optique, nous avons calculé les indicateurs de performance de la production de riz, à l’aide de la Matrice d’Analyse des Politiques, dans le chapitre 3. Ces indicateurs, calculés avant et après la dévaluation mettent en évidence le regain de compétitivité des unités de production locale. Cette analyse a aussi permis de souligner l’importance de l’approche par systèmes de culture et apporte des informations nécessaires à l’identification des modes de production à promouvoir. Nous avons également estimé la réponse des paysans aux différentes incitations contenues dans ces mesures dont la principale est le relèvement des prix aux producteurs. Cette analyse économétrique, a été menée à l’aide d’un modèle dynamique d’offre agricole intégrant un Mécanisme de Correction d’Erreurs. Elle révèle que l’offre du riz dépend positivement des prix relatifs des différentes cultures (riz, coton et maïs), elle dépend négativement du prix des facteurs de production (en l’occurrence la main d’œuvre) et du crédit agricole. La réaction des riziculteurs est donc en partie dictée par la rentabilité de la culture du riz et des conditions d’accès aux intrants agricoles. Ce résultat souligne de nouveau la nécessité de mettre en place un système de financement des activités agricoles après la dissolution de la BNDA.