Thèse soutenue

Les comportements des ménages agricoles face à la commercialisation des produits vivriers en République centrafricaine

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Auteur / Autrice : Emma Ato
Direction : Jean-Paul Azam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Résumé

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La commercialisation des produits vivriers doit rester au centre des préoccupations des autorités politiques dans la mesure où elle explique en grande partie les faibles niveaux de production vivrière en Afrique au Sud du Sahara. La pertinence de cette hypothèse réside dans le fait que la commercialisation constitue un facteur déterminant dans le développement de la production agricole, d’autant que la plupart des économies africaines repose sur l’agriculture. Les marchés agricoles ont été le plus souvent organisés dans les pays africains en faveur des cultures d’exportation et la priorité continue de leur être accordée. Les performances agricoles insuffisantes enregistrées pendant ces dernières décennies en Afrique au Sud du Sahara et plus particulièrement en République centrafricaine, nous amène à nous demander s’il n’y a pas de divergence entre les objectifs de l’Etat, qui cherche avant tout à maximiser ses recettes fiscales (prélèvement sur les exportations), et ceux des paysans, qui cherchent plutôt à satisfaire d’autres besoins (consommation, revenu, …). Si tel est le cas, l’analyse des comportements des ménages agricoles face aux contraintes de production et de commercialisation devient une nécessité avant la mise en place de toute action de politique économique visant à promouvoir le secteur agricole. A défaut de pouvoir étudier un modèle de comportement agricole et/ou de surplus commercialisable, faute de données micro-économiques, nous avons appréhendé les réactions des paysans par rapport aux signaux du marché (prix …) et par rapport à d’autres variables pouvant affecter la production en utilisant le modèle d’offre de Nerlove avec un mécanisme à correction d’erreur. Les résultats des estimations économétriques de l’offre de vivriers et de celle du coton tendent à confirmer l’hypothèse d’ajustement graduel des producteurs et à mettre en lumière le rôle important joué par les prix dans la production agricole. Dans tous les cas, la politique d’administration de prix entreprise par l’Etat centrafricain ne semble pas avoir eu un effet significatif sur l’offre des vivriers comme dans le cas du coton faute de structure de commercialisation appropriée. De plus, le comportement des paysans paraît beaucoup plus flexible dans le processus d’ajustement quand il s’agit de culture de rente.