Les ports de pêche hauturière de Bretagne méridionale : étude géographique de la mutation d'un système halieutique
Auteur / Autrice : | Jean-René Couliou |
Direction : | Jean-Claude Bodéré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Brest |
Résumé
Les ports de pêche de Bretagne-sud sont confrontés à une douloureuse mutation. Apres deux siècles de structuration et de bouleversements, la dernière période de prospérité (1980-1990), fondée sur des chalutiers de pêche fraîche, a été celle d'un système dominé par les producteurs. Cela rompait avec la dynamique industrialo-commerciale née au milieu du 19e siècle. La flotte a bénéficié de conditions financières favorables en raison des soutiens publics (nationaux, locaux et européens). Les engagements semi-industriels et artisanaux ont atteint un niveau important alors que l'auto-financement était bas car les investissements intégraient des aides nationales et régionales ainsi que des conditions favorables auprès du crédit maritime. Les armateurs ont été lourdement endettés ces années lorsque les apports ont baissé, en raison de la surpêche apres 1985, et plus encore à cause de l'effondrement de 1993 et 1994. De violentes manifestations ont eu lieu, notamment les saccages de Rungis et les combats de rues à Rennes. Des mesures d'urgence ont été prises pour ramener le calme. La stabilisation de la pêche suppose pourtant des adaptations structurelles pour sauvegarder une région dépendante de la pêche. Aujourd'hui, en effet, une nouvelle logique s'impose : celle du marché dominateur auquel doivent se plier les producteurs. Les remèdes doivent aussi prendre en compte les conditions politiques (fin des régimes d'aides et les P. O. P. En accord avec la capacité des stocks, les contraintes européennes). La flotte décroît ainsi que le nombre de pêcheurs ; des armements peinent pour réunir les equipages. Les ports bâtissent des infrastructures et imaginent des solutions ; ils essaient de limiter les effets de la distance avec les pêcheries et le marché. La mutation est avancée mais elle s'opère au prix d'une perte d'activité, d'emploi et de liberté pour les pêcheurs. Ce qui est sauvé est donc un ensemble géographique affaibli.