La folie du corps temporel chez Marguerite Duras
Auteur / Autrice : | Brigitte Teytaut-Fizyczak |
Direction : | Lucette Mouline |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française et comparée |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Parce que nee tres loin du lieu ou elle vit et eternellement attachee a la lointaine terre de l'enfance, marguerite duras souffre farouchement de l'arrachement au passe. La sensation d'une perte grandiose engendre un sentiment de nostalgie qui s'ecoule dans les livres ou plutot dans le grand livre toujours recommence. L'on y entend l'appel d'un corps a un autre corps : celui du souvenir, celui de la creation qui chantera l'amour desespere de la mere, du petit frere, de l'asie. . . Dans l'ecrit, marguerite duras epuise son vecu, particulierement depuis l'ecroulement des barrages (catastrophe fondatrice), son vecu veridique mais aussi son vecu vrai, tout aussi bien alors son mensonge, son desir. L'ecrit temoignera de l'effort a la fois douloureux et merveilleux pour atteindre une quelconque purete, laquelle ? mais celle du temps bien sur | le temps pur sera le refuge de l'etre confronte a l'impossibilite du reel, lequel refuse le desir. Le desir, meme spolie de sa realisation, le desir qui est emoi, sauve le corps du sournois grignotement des jours. Le reel est cruel. . . Il faut dormir, il faut boire ou bien mourir | souvent l'on tue, soi ou un autre. . . Mais aussi l'on attend la folie, la douce folie, cette redemption | les personnages, ces fousd'ailleurs toujours si beaux- au comble de l'ignorance, de l'indifference et de l'absence, semblent savoir. C'est que la souffrance, qui est ecoute particuliere de l'univers, procure la connaissance. Le delire des fous exprimera l'absolu de la perte, l'absence de dieu, il sera donc texte sacre. Le corps qui ecrit est soumis au flux et au reflux de la memoire, du desir, de l'emotion. . . L'oeuvre durassienne sera d'une sincerite inoubliable, entrainee malgre le malheur des jours vers l'espace absolu : celui de la foi de ressusciter, de creer. . . Le bonheur.