Etude dendroécologique de la dynamique de la limite supérieure de la forêt dans les Alpes du sud, en relation anec les facteurs climatique et anthropique
Auteur / Autrice : | Christelle Belingard |
Direction : | Lucien Tessier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 3 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Paul Cézanne. Faculté des sciences et techniques de Saint-Jérôme (Aix-Marseille) |
Résumé
Cette etude s'insere dans un programme de recherche pluridisciplinaire intitule histoire, evolution et dynamique des limites supraforestieres en relation avec des changements climatiques et l'action de l'homme. Le site des gorges de saint pierre a ete choisi car il constitue, pour les forets des alpes du sud, un veritable modele sur lequel on peut suivre le role des facteurs climatiques et anthropiques dans la dynamique de recolonisation forestiere en altitude, pour la periode recente. La presence sur le site de tres vieux melezes et sapins capables de fournir des series de cerne longues de plusieurs centaines d'annees, a permis d'appliquer le modele de la periode recente aux siecles passes. Cinq populations d'arbres pluricentenaires (1 de sapins et 4 de melezes) et cinq populations d'arbres jeunes (moins de 100 ans) issus des reboisements effectues au debut du xxeme siecle ont ete echantillonnees. Les relations arbres-climat et arbres-homme sont recherchees a travers l'analyse des signaux de haute, moyenne et basse frequence presents dans les longues chronologies de cernes. Un bilan des reboisements est dresse en s'appuyant a la fois sur l'exploitation de documents cartographiques et historiques et sur une analyse dendrochronologique des jeunes peuplements. L'ensemble de ces resultats permet de faire le point sur les fluctuations passees de la limite supraforestiere et les potentialites actuelles de la foret. Les variations passees de la limite superieure de la foret sur les versants des gorges de st pierre sont exclusivement attribuables a l'homme. Les tendances climatiques, meme si elles sont enregistrees dans les cernes des arbres en place, en semblent pas avoir d'influence sur l'extension de la foret en altitude au pas de temps seculaire l'echec relatif des reboisements aux plus hautes altitudes du site, et ce malgre des conditions de croissance globalement plus favorables qu'aux siecles precedents, laisse a penser que le facteur limitant l'extension de la foret pourrait etre edaphique voire topographique. Une extension de la foret de melezes en altitude parait peu probable sur les versants des gorges de st pierre. Par contre, vers 1800 m d'altitude, les sapins, qui semlbent posseder un potentiel de croissance plus eleve qu'au xviieme siecle, tendent a sortir des espaces que leur avaient attribues les forestiers, pour aller envahir les melezins. Si une telle evolution devait se poursuivre, elle pourrait aboutir a la disparition progressive du melezin pur au profit d'une sapiniere.