Organisation spatiale de la variabilité génétique neutre et selectionnée chez une luzerne annuelle et autogame, medicago truncatula gaertn. (leguminosae)
Auteur / Autrice : | Isabelle Bonnin |
Direction : | Isabelle Olivieri, Georges Périquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Tours |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Charmet |
Examinateurs / Examinatrices : François Rousset | |
Rapporteur / Rapporteuse : Antoine Kremer |
Résumé
L'utilisation de marqueurs génétiques (RAPD et marqueur morphologique) décrivant l'organisation de la variabilité génétique neutre entre et à l'intérieur de 4 populations naturelles de M. Truncatula a revélé que le nombre de génotypes multi-locus par population d'une espèce autogame peut être superieur à celui attendu par la seule considération de la taille efficace des populations. Le maintien de ce polymorphisme dans le temps a été confirmé par l'étude de l'évolution des fréquences alléliques dans la population la plus polymorphe et la plus structurée. La forte variabilité génétique de certaines sous-populations pourrait être expliquée par des tailles de voisinage petites à l'intérieur de ces sous-populations (faible dispersion des graines), ou par des évènements d'allofécondation faisant suite à des évènements de migration (à travers le pollen et/ou les graines). Ces hypothèses ont été testées par la réalisation de simulations. Deux populations sur 4 ont été etudiées à l'aide de caractères quantitatifs décrivant le cycle de vie des plantes. En faisant l'hypothèse que la plupart des marqueurs génétiques utilisés sont neutres, la comparaison de la structuration spatiale neutre et sélectionnée des populations étudiées nous a permis de montrer que : 1/ les caractères quantitatifs sont soumis à de fortes pressions de sélection, qui diffèrent entre les deux populations étudiées (sélection divergente) ; 2/ les flux géniques sont restreints entre les populations et les sous-populations étudiées ; 3/ certains caractères neutres sont entrainés, par auto-stop, dans le processus de différenciation. Cette étude pose le problème de l'estimation de la valeur sélective des génotypes en conditions contrôlées, et suggère que dans une espèce très autogame, les mécanismes de maintien de la diversité qui sont attendus dans une métapopulation, pourraient jouer leur rôle à l'échelle de la population