L'État et la politique en Corée : approche d'anthropologie politique
Auteur / Autrice : | Oh Sung Kwon |
Direction : | Jacques Poumarède |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis sa fondation, la Corée présente des caractéristiques de fortes homogénéités, qui ont persisté après l'avènement de la première république en 1948, dès les anciens royaumes, confucianisme et bouddhisme ont forgé, sous les dynasties coréennes, une idéologie composite basée principalement sur le culte des ancêtres, une structure d'organisation clanique et un modèle d'autorité patriarcale. Ces composantes anthropologiques ont déterminé les formes étatiques qu'ont rencontrées la Corée, et les politiques qui en ont découlé. Même si l'on distingue historiquement différentes formes d'organisations politiques, le pouvoir coréen présente certaines permanences anthropologiques : une structure du pouvoir concentrée, hiérarchisée et centralisée mais aussi des processus politiques de type réticulaire, avec distribution du pouvoir par réseaux d'influence complexes et des modes de recrutement des élites à tendance népotique. La politique en Corée est traditionnellement celle des élites lettrées et le pouvoir monopolistique a favorisé un système bureaucratique omnipotent. Le XXe siècle fut une période de conflits permanents pour la Corée : colonisation japonaise (1910 à 1945), occupation russe et americana, et sa division en deux états : la Corée du nord, état dictatorial communiste et la Corée du sud, autoritaire qui voit recouvrir ses traits culturels traditionnels par une idéologie démocratique et libérale. Mais ce placage idéologique n'a pas fait disparaitre les aspects traditionnels de la société coréenne : les mentalités restent basées sur la géomancie, la théorie du changement (Yok), les forces duales cosmiques (yin et yang),. . . Tant de notions qui en tissant des liens interpersonnels spécifiques, confortent le néo-corporatisme de l'état coréen contemporain.