Révolution et sociabilité en Normandie au tournant des dix-huitième et dix-neuvièlme siècles : 6000 Francs-maçons de 1770 à 1830
Auteur / Autrice : | Éric Saunier |
Direction : | Claude Mazauric |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Maurice Agulhon, Madeleine Brocard, Guy Lemarchand, Daniel Roche |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’étude menée sur 6000 maçons normands de la fin de l'Ancien Régime à 1830 montre l'impact de l'événement révolutionnaire sur une structure de sociabilité antérieure sujette à une historiographie passionnelle. Dans une province où s’épanouissent deux formes de la sociabilité maçonnique,l'une aristocratique et elitiste à l'Ouest et l'autre plus ouverte et plus démocratique le long de l'axe de la Seine, le milieu maçonnique constitue une mico-société fractionnée, menée par des tensions internes qui reflètent les blocages sociaux caractéristiques de ceux que rencontre la société française avant 1789. La Révolution Française fait une irruption destructrice entraînant l'explosion de la société maçonnique reconstituée sous le Consulat. Elle opère un resserrement social progressif autour de catégories plus homogènes. Hors des loges, les francs-maçons activent et s'initient aux pratiques philanthropiques novatrices et s'impliquent, par petits noyaux, dans la sociabilité des cercles politiques notamment à partir de 1820. Sortie bouleversée de la période révolutionnaire, la maçonnerie s’intègre alors définitivement au monde des sociétés de pensée.