Création poétique et création romanesque dans l'oeuvre de Georges-Emmanuel Clancier
Auteur / Autrice : | Jeanne-Marie Baude |
Direction : | Jean Pierrot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour but d'éclairer la démarche créative de Georges-Emmanuel Clancier, qui ne cesse d'osciller entre poésie et roman. L'évolution de la littérature française depuis le début du XIXème siècle a établi entre ces deux genres littéraires une dichotomie contestée par G. -E. Clancier dans son œuvre critique et sur laquelle il convient d'abord de s'interroger avant d'analyser la façon dont la thématique propre à l'auteur s'informe, en les informant, dans le poème ou dans le roman. L'étude de la mémoire légendaire et du moi hanté montre que l'élaboration romanesque féconde la création poétique et alimente un lyrisme pluriel. La peinture de la société occupe une place essentielle dans les romans qui tendent vers un ''réalisme poétique''; la poésie, elle, en présence des drames de l'histoire, se fait cri d'indignation ou élan d'espoir. La dynamique de l'œuvre repose sur l'idée d'une promesse qui oriente le destin des personnages romanesques mais aussi l'interrogation génératrice du poème. L'écriture a une fonction salvatrice : le roman veut surtout capter le rythme des vies humaines et le langage s'y tient en retrait, alors que l'écriture poétique, placée dans le double éclairage de Narcisse et d'Orphée, s'engage, sous des formes multiples (allant d'un lyrisme marqué par une poétique de l'incertitude au jeu avec des contraintes créatrices), dans l'aventure du langage et l'exploration du silence.