Thèse soutenue

Esquisse d'une psychologie compréhensive du système mantique traditionnel dans ses relations avec l'articulation des symboles fondamentaux au sein de l'univers de sens Ngangulu (Congo) : caractéristiques et conséquences de la régulation du système
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Auteur / Autrice : Rigobert Mban Loumpele
Direction : Loïck M. Villerbu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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La recherche sur la mantique, comprise ici comme un examen (V. UA), un questionnement, un moyen d'accès à la mémoire du groupe ou aux systèmes des lois révélées par l'ancêtre, est une première tentative au Congo. Du point de vue de la conception Ngangutu de l'existence, ce travail est une tentative d'explication de l'univers Ngangulu dans le sens du déroulement de la vie de l'homme dans son environnement. Si pour le chercheur que nous sommes, nous cherchons à mettre en lumière une "théorie interprétative" de l'univers Ngangulu, pour les savants Ngangulu (Awaan), celle-ci est une théorie explicative de la vie. Pour eux l'homme et la nature forment un tout indissociable. Pour ceux-ci, tout point matériel doit être considéré dans une "structure spiralée", de telle manière que tout ce qui le lie à d'autres points matériels s'inscrive dans ce qu'ils considère comme la loi de l'univers. Celle-ci a pour support matériel la cendre de bois sacré (lifura). Lifura, lien cyclique causal, en tant que signifie traduit alors la "condition ou la propriété de tous les êtres de la nature d'avoir un seuil et d'être dans la limite du possible". Lifura est par conséquent, le régulateur de l'énergie Mpyin (Mpini)-énergie ou potentialité nécessaire a la manifestation de l'être. Les mythes sur lesquels s'appuie ce cadre théorique auront contribué à l'élaboration méthodologique de notre travail de thèse. Tous ces éléments forment un système, celui des tradipraticiens qui regroupe les caractéristiques et les conséquences de la régulation sociale. Celles-ci ont leur fondement dans la structure de la "mémoire de culture", c'est-à-dire dans la "pointe vive de la pyramide d'intelligibilité". C'est la mémoire ancestrale. Pour y parvenir, il s'est presenté à nous plusieurs options méthodologiques. L'une aurait consisté à accrocher les faits observés et les données recueillies sur le terrain, à l'une des théories de la connaissance anthropologique (phénoménologie, structuralisme, etc. . ). Une autre, celle qui, à partir du cadre théorique propre à la culture Ngangulu, aurait procédé à l'examen de ces faits. Constatant que les Ngangulu sont capables d'une réflexion sur leur univers propre, sur le sens de l'homme dans le monde et sur ce qui constitue la personne humaine ou la personne-personnalité, il nous a paru légitime de préférer celle-là sans pour autant ignorer la valeur