Le surréalisme et l'Antiquité : étude poétique et picturale du mythe de Narcisse dans les oeuvres de Salvador Dali et André Masson
Auteur / Autrice : | Agnès Deléaval |
Direction : | Jean-Pierre Néraudau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Reims |
Mots clés
Résumé
L'attitude du surréalisme a l'égard de l'antiquité et de la mythologie grecque semble parfois ambiguë car elle allie défiance et attraction. Ainsi, les surréalistes ont montré un gout tout particulier pour le mythe de narcisse comme le prouve sa récurrence tant dans la production littérature que picturale du mouvement. En peinture, André Masson et Salvador Dali sont paradigmatiques de la représentation de ce mythe dans le mouvement, le récit de l'éphèbe amoureux de lui-même sera à l'origine, chez les deux artistes, d'une production tant picturale et poétique. Dali peindra sa célèbre métamorphose de Narcisse en 1936-37 avant de reprendre le sujet en 1980 dans narcisse jeune endormi. Alors que Masson traitera le thème dans sept œuvres s'échelonnant de 1934 à 1973. Tous deux se sont inspirés des métamorphoses d’Ovide mais, si l'on distingue en filigrane des traces d'intertextualité, l'intervention de la sensibilité et des préoccupations de chaque artiste, associée a l'utilisation de sources littéraires plus modernes, parasite le texte antique. Des lors, les écarts par rapport à la tradition menant à une ''réécriture'' partielle du mythe, sous l'influence notamment de la psychanalyse. Choisir ce mythe pour un artiste n'est pas gratuit comme l'a montré Paul Valéry. Alors que Salvador Dali y voit à la fois l'occasion d'exposer pédagogiquement le narcissisme et de représenter son malaise existentiel jusqu'à sa rencontre avec gala. André Masson l'abordera a la lumière d'une réflexion sur le suicide qui privilégie dans la formation du moi l'élément