Structuration génétique et spatiale des populations de Bruchus affinis, Frölich (Coleoptera Bruchidae), insecte inféodé à une légumineuse à distribution morcelée, Lathyrus sylvestris L
Auteur / Autrice : | Michel Ribodeau |
Direction : | Marc Jarry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science de la Vie et de la Terre |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Pau |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Bruchus affinis Frolich (coleoptera bruchidae) est un coléoptère seminivore univoltin dont les larves se développent au détriment des graines en croissance de trois espèces de légumineuses à distribution morcelée, Lathyrus sylvestris, L. Latifolius et L. Tuberosus. Dès leur émergence les adultes quittent les stations de la plante hôte et gagnent des sites d'hivernation pour une période de diapause reproductive. La reproduction a lieu après le retour des insectes sur les stations de la plante hôte a�� partir du mois de juin. Une espèce non hôte (elle ne permet pas le développement larvaire), L. Pratensis, semble jouer un rôle important dans le cycle de l'insecte en tant que source de nourriture entre la sortie des sites d'hivernation et la floraison des plantes hôtes. Notre objectif était, en nous limitant au cas d'une seule espèce L. Sylvestris, d'étudier l'influence du morcellement de sa plante hôte sur la structuration des populations de l'insecte. Ce problème a été abordé en couplant le suivi des insectes par marquages-recaptures et l'étude du polymorphisme des estérases. Le suivi des déplacements des adultes, des leur sortie d'hivernation au printemps, montre qu'il n'existe pas (ou tres peu) d'échanges inter-stations pour L. Pratensis. Au moment de la floraison de L. Sylvestris, les déplacements de B. Affinis sont immediats et massifs et provoquent une redistribution des insectes sur les différentes stations de sa plante hôte. Après leur arrivée sur L. Sylvestris on n'observe pas d'échanges entre les différentes stations. L'analyse du polymorphisme des estérases a été effectuée sur huit stations de L. Sylvestris appartenant à trois vallées pyrénéennes, Aspe, Ossau et Arrens pour trois générations successives de l'insecte. Elle révèle l'existence de flux géniques importants. A l'intérieur d'une même vallée la différenciation génétique observée est faible. A l'échelle inter-vallée la différenciation apparaît plus importante, les stations appartenant à chacune des vallées étudiées sont nettement séparées. A une station de la plante hôte ne correspond donc pas une population de l'insecte. Les échanges inter-stations semblent être importants. Ils ne se produisent pas après l'installation des bruches sur les stations de lathyrus, mais au cours de phases de déplacements entre des sous-espaces de nature et de rôle différents : sites d'hivernation, stations de L. Pratensis et stations de L. Sylvestris.