Ressources politiques, régulation autoritaire et domination personnelle : le régime Siyyad Barre en Somalie (1969-1991)
Auteur / Autrice : | Daniel Compagnon |
Direction : | François Constantin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Pau |
Mots clés
Résumé
Partant du constat de l'etonnante survie au pouvoir du regime issu du coup d'etat du 21 octobre 1969 et renverse le 27 janvier 1991, longevite paradoxale au vu de l'echec militaire de la guerre de l'ogaden (1977-78) et de la faillite economique du ''socialisme'' somalien, ce travail analyse la trajectoire politique de mahamed siyaad barre a l'aide de trois concepts : la domination personnelle, l'entreprise politique et les resources politiques retracer sa carriere avant et surtout bien sur apres la prise de pouvoir, c'est faire l'inventaire des ressources politiques pertinentes que le leader a mobilisees et combinees en fonction des contextes d'interaction successifs. Cette demarche rend compte de la perennite de cette domination et en meme temps de ses variations, distingue les crises dans la regulation - telle de la fin des annees 1970, lorsqu'une combinaison donnee de ressources devient obsolete, et les crises de la regulation, lorsque la reproduction meme du systeme de domination personnelle n'est plus possible, notamment en raison des effets pervers de la manipulation de certaines ressources. Le declin du ''systeme siyaad barre'' peut etre alors analyse comme le produit de l'epuisement progressif d'une certaine combinaison de ressources et de l'incapacite croissante du leader a operer les restructurations necessaires, d'ou la surexploitation des quelques ressources encore disponibles (la manne financiere exterieure jusqu'en 1989) et la mobilisation exacerbee du clanisme, malgre ses effets contre-productifs de plus en plus patents. La chute du regime n'apparait plus des lors comme un evenement contingent et accidentel, mais comme le necessaire aboutissement du mode de domination personnelle dans sa variante extreme, le ''sultanisme''.