Modèles et écarts : scénarios d'écriture de Dubliners à Ulysses
Auteur / Autrice : | André Topia |
Direction : | Hélène Cixous |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature anglaise |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Résumé
Ce travail analyse les strategies d'ecriture dans trois oeuvres de james joyce, dubliners, a portrait of the artist as a young man et ulysses, et cela a partir des trois notions de scenario, modele et ecart. Le scenario est ce qui fait de l'ecriture une programmation aleatoire jouant sur les ecarts possibles a partir d'un modele. Dubliners offre des recits programmatiques dans lesquels le deroulement semble obeir a une matrice virtuelle. Nous y examinons successivement la question des cycles perturbes (''the sisters''), de la mediation devoyee (du fantasme comme brouillage optique (''araby''), de la figure de la boucle (''eveline''), du mimodrame emblematique (''two gallants''), du temps programmatique (''the boarding house''), de la copie comme subversion (''counterparts''), du texte gauchi (''clay''), du cliche comme scenario (''a painful case'') et du moi comme frontiere (''the dead''). Le portrait montre d'une part un modele liturgique fonde sur des rites d'incarnation, d'autre part un modele dialogique fonde sur une dynamique de l'echange verbal et gestuel. Dans ulysses, les distorsions s'amplifient : conductivite et circulation dans ''calypso'' ; brouillage du corps par la fluidite musicale dans ''sirens'' ; montage entre la repetition de la voix et la reproduction du stereotype dans ''cyclops'' ; decalage entre le texte trompe-l'oeil de gerty et les ecarts du laboratoire bloomien dans ''nausicaa'' ; fabrication dans ''circe'' d'un texte gigogne fantasmatique ; subversion du questionnement catechistique par la clarification scolastique dans ''ithaca''. Nous concluons que dans ulysses la boucle bloomienne est une dialectique de l'ecart.