Dynamique des populations réintroduites : le cas du vautour fauve dans les Causses

Dynamics of re-introduced populations: the case of griffon vulture in the Causses (France)

• Auteur / Autrice : François Sarrazin
• Direction : Étienne Danchin
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Ecologie
• Date : Soutenance en 1995
• Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

Mots clés contrôlés

Marquage

Populations

Causses (France)

France

Animaux -- Réintroduction

Vautour fauve

Résumé

Face au nombre croissant de programmes de réintroduction, le cas du vautour fauve (Gyps fulvus) dans les Causses montre que leur suivi peut être bénéfique à plusieurs niveaux, concernant la conservation et la biologie des populations. Le vautour fauve disparut des Causses en 1945. Après la constitution d'un stock d'oiseaux captifs, 41 adultes et 20 immatures furent lâchés de fin 1981 à 1986. Ils ont produit 143 jeunes de 1982 à 1994. Leur suivi individuel a permis l'étude de l'installation de cette population. Les individus nés libres dans cette population ont un taux de survie adulte très élevé et un taux de survie immature plus faible durant leurs trois premières années. Leur recrutement est précoce et leur fécondité est comparable à celle mesurée dans les populations naturelles de vautours fauves. Les individus lâchés adultes présentent la même survie élevée, excepté durant leur première année de liberté. La fécondité des vautours ayant subi une longue captivité est également altérée. Un modelé général est proposé qui permet de discuter de l'efficacité du lâcher d'adultes ou de juvéniles suivant les caractéristiques démographiques de l'espèce considérée et les coûts potentiels de la captivité sur la survie et la fécondité. Dans le cas du vautour fauve, le lâcher d'adultes semble plus efficace que le lâcher de juvéniles. Les analyses de sensibilité du taux d'accroissement de cette population montrent le rôle prédominant de la survie adulte dans sa dynamique et donc pour sa conservation. Les ressources trophiques accessibles sur des places de nourrissage pourraient constituer un facteur de régulations dans l'avenir mais la viabilité de cette population semble être assurée. En conclusion, il apparait que les réintroductions constituent des expériences uniques de restauration et de conservation au cours desquelles l'apport et le questionnement de l'écologie théorique doivent prendre leur place