Le plurilinguisme à Dakar : contribution à une sociolinguistique urbaine
Auteur / Autrice : | Martine Dreyfus |
Direction : | Louis-Jean Calvet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude décrit une situation multilingue dans une société urbaine en formation, avec des interactions complexe entre langue (français : langue officielle importée ; wolof: langue nationale véhiculaire ; langues nationales d'origines, ''essentiellement identitaires''), groupes sociaux, et communautés ethniques. Cette description peut contribuer à mieux adapter les politiques éducatives et de formation aux besoins du pays, et à opérer des choix en matière de planification linguistique. L’analyse de 1617 questionnaires et entretiens auprès de jeunes scolarises a permis d'identifier des variables explicatives du maintien ou du transfert de langues. Celles qui contribuent de la façon la plus significative à la variation des répertoires linguistiques, des compétences et des usages déclares des langues dans la communication familiale, dans le groupe de pair, et dans le quartier, sont : l'endogamie ou l'exogamie linguistique, l'ethnie, le lieu de l’enfance, la profession du père, les statuts dans la famille, le lieu de résidence, le sexe. L'étude d'observations d'interactions, d'enregistrements de conversations familiales, et d'entretiens avec les membres de 30 familles, wolof, serer, diola, mandjak, toucouleur (ayant des modes de vie qui traduisent différents degrés d'insertion urbaine) a permis de déterminer les attitudes et les perceptions vis à vis des langues, ainsi que les pratiques individuelles d'alternance ou de mélange de langues. Celles-ci expriment non seulement différentes stratégies d'adaptation linguistique à la ville, mais également différentes possibilités d'expression identitaire.