La langue parlée dans les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline ; 1936-1941 : Mea culpa, Les beaux draps, L'école des cadavres et Bagatelles pour un massacre
Auteur / Autrice : | Sanchai Suluksananon |
Direction : | Hervé-D. Béchade |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Le style littéraire de Louis-Ferdinand Céline repose sur l'emploi de la langue parlée populaire. A première vue, la procédure linguistique de Céline peut donner parfois l'impression d'être globalement conforme à la règle générale de la grammaire traditionnelle. Cependant, son champ d'application déborde très largement celui de cette règle. Il consiste à imprimer au langage parlé une certaine déformation de telle sorte qu'une fois écrit, à la lecture, il semble au lecteur qu'on lui parle à l'oreille. Pour ce faire, il a su intégrer dans ses œuvres de nombreux ingrédients, d'ordres divers et parfaitement aléatoires : variations de prononciation, choix de lexies appartenant à la fois aux registres et aux niveaux les plus hétérogènes, syntaxe mêlant tous les degrés de niveau grammatical. D'autre part, il simplifie les démarches en les dépouillant des lourdeurs du dogmatisme et de fausses règles. Il multiplie également les points de vue qui correspondent à l'infinie variété de constructions que pourrait offrir la langue française. Céline est donc un écrivain qui s'oppose à la tradition littéraire en s'ouvrant une nouvelle voie. Son talent et sa célébrité prennent ainsi leur source dans l'originalité de son style.