Figures mythiques d'assassines d'Agrippine à Turandot
Auteur / Autrice : | Edith Rimbal-Guedj |
Direction : | Martine de Rougemont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
Les assasines qui peuplent la scene tragique, versant le sang, rompent scandaleusement avec l'idee convenue de la feminite ( association sacree de leur sexe avec la vie et la procreation). S'interroger sur ce qui se joue pour elles dans le temps du sang verse, au-dela des representations coupables. Dans une societe ou la femme ne s'accomplit qu'a travers le mariage et l'enfantement, leur statut, selon que chacune est affectee des signes de l'epouse, de la mere ou de la vierge, determine avec precision leur champ d'action: la maternite (hecube, medee, semiramis ), la conjugalite ( clytemnestre), le pouvoir (lady macbeth, cleopatre, reine de syrie, agrippine, athalie), la vocation heroique (electre, judith, jeanne d'arc), la dissidence sexuelle ( penthesilee, brunnhilde, turandot ), l'eros ( salome, lulu ) constituent donc les lieux symboliques des affrontements donnes a voir, que consacre le meutre, attestant la monstruosite du feminin. Et l'ecriture tragique de mobiliser les ressources de sa poetique pour mieux la denoncer et la conjurer: etablir la correlation systematique feminite-animalite, souligner par le langage l'intolerable confusion des genres ( theme recurrent de la ''femme virile''), faire surgir des figures exemplaires en contrepoint necessaire aux figures monstrueuses. . . Dans le meme temps, le jeu tragique qui interroge la norme depuis la deviance, fait imploser les codes et les roles: le meurtre n'est plus un acte contre nature, mais une conquete d'dentite, une assomption. L'assassine devient metaphore du moi devise, acquerant valeur universelle. . . . . .