Thèse soutenue

Fetes civiques et societe dans les pyrenees-orientales de mille sept cent quatre vingt neuf a nos jours : etat, traditions et expression populaire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Christine Tisseyre
Direction : Jean Sagnes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

FR  |  
EN

Dans un departement frontalier, culturellement profondement catalan, la fete civique impose avec l'ere revolutionnaire toute sa specificite. Fete de la patrie, elle se veut autant facteur d'integration que les pyrenees-orientales ne sont francaises que depuis deux-cent tente ans seulement ; fete francaise, elle se revele un element important d'assimilation et d'uniformisation culturelle ; consecration du regime elle se fait, par contraste ou par affiliation, instrument de politisation populaire. Ce reve unanimiste se heurte a la spontaneite populaire : un clivage fondamental transparait constamment entre la fete revee et la fete vecue, aux niveaux politique, social et culturel. Cependant, si la catalanite des populations se revele un facteur de resistance au pouvoir national, rapidement la vie folklorique devient un support privilegie de l'expression politique spontanee. Des la premiere moitie du dix-neuvieme siecle, l'emergence d'un ''folklore rouge'' fortement teinte d'anticlericalisme temoigne de l'importance du republicanisme populaire dans le departement. Cette politisation des populations joue a long terme un role capital dans le phenomene d'acculturation : la ferveur republicaine ouvre la voie, des la fin du dix-neuvieme siecle, a une francisation desormais consentie. L'emergence de fetes politiques paralleles temoigne de la vitalite des partis dans le departement. L'argument de la tradition est alors repris par l'opposition - royaliste, puis communiste - alors que la nostalgie des usages perdus se generalise. Face a l'effective francisation du departement, la fete traditionnelle semble trouver, depuis les annees mille neuf cent soixante dix - mille neuf cent quatre vingt, l'espoir d'une restauration dans le regain du sentiment de catalanite.