"comedienne !". Femme et theatre dans la litterature du tournant du vingtieme siecle (londres, paris, vienne, berlin)

• Auteur / Autrice : Florence Vinas
• Direction : Michel Collomb
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature française
• Date : Soutenance en 1995
• Etablissement(s) : Montpellier 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Dans la littérature

Hystérie

Mots clés libres

Actrice dans la litterature

Hysterie dans la litterature

Résumé

La presente etude se propose d'analyser le "mythe de l'actrice" dans la litterature europeenne (essentiellement francaise, autrichienne et allemande) des annees 1880-1918. Ce mythe est inseparable du culte du theatre et de la curiosite angoissee a l'egard du feminin au tournant du xxeme siecle. La femme est une comedienne nee: elle a un gout quasi maladif de l'imitation, la comedienne au sens strict du terme, l'actrice, est donc une femme superlative qui a su cultiver ses capacites de singe pour le plaisir des spectateurs. Mais raconter l'histoire d'une actrice n'est pas seulement, pour les auteurs du corpus, l'occasion d'expliquer ce qu'est la femme, mais surtout d'emprunter le parcours tortueux d'une quete. Celle de l'art, de l'existence et du moi. D'autre part le mythe de l'actrice offre une structure relativement souple s'adaptant aux differents mouvements litteraires (naturalisme : symbolisme. Decadentisme. . . ), qui tour a tour l'utilisent comme support explicatif de leur propre vision du monde. Enfin si l'on parle de mythe, c'est bien aussi parce que l'image dont il est question ici jouit d'un prestige tout particulier. Les actrices sont parfois sacralisees comme des deesses et le mythique de s'aventurer ici jusqu'aux frontieres du mystique. Pourtant il y a quelque chose d'illusoire dans cette fascination : l' actrice n'est souvent que le support d'un fantasme. Et lorsqu'en litterature ce fantasme devient repetitif, lorsqu'il emprunte toujours les memes voies obligees et s'apparente au fetichisme, alors le critique est en droit de penser qu'il a affaire a un stereotype. Or la periode choisie est precisement un champ d'experimentation privilegie pour une archeologie des processus de standardisation de la vie sociale et culturelle. Il se forme, grace a la publicite naissante et aux tournees, une image standardisee de l'actrice qui devient, selon l'expression d'henry james, "le grand personnage moderne" : son image s'inscrit dans une strategie de type commercial et revele le spectre du vide des valeurs a l'aube du xxeme siecle.