Des ouvriers de la Société des hauts-fourneaux et fonderies de Givors et leurs familles dans la seconde moitié du XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Jean Castets |
Direction : | Yves Lequin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'enquete a pour objet les modes d'insertion sociale de la main d'oeuvre d'une entreprise siderurgique de la region lyonnaise dans la seconde moitie du xixeme siecle. Les familles d'un echantillon d'ouvriers et d'employes ont ete reconstituees sur trois generations. Dans un milieu de mobilite sociale connue d'avance comme reduite l'attention a ete focalisee sur les hierarchies internes au monde du travail. Les identites professionnelles des ouvriers du fer apparaissent comme le produit des situations concretes d'emploi et des pratiques denominatives de groupes ouvriers soucieux de reconnaissance sociale. Les portes d'acces a la maitrise ou a un emploi non manuel sont singulierement etroites. L'evasion -ou plus souvent l'accommodement ameliorateur- de la condition ouvriere c'est la boutique, tres rarement l'atelier ou l'on est son propre maitre. D'ou le soin mis par les individus a se classer dans les hierarchies ouvrieres. Ces hierarchies apparaissent comme le moyen indispensable pour faire reconnaitre la dignite ouvriere. Les mobilites d'emploi et de residence s'appuient sur un reseau familial ou d'interconnaissance etendu dans un cadre essentillement regional. Ce reseau est entretenu par les alliances matrimoniales, et mele les ruraux et citadins. De l'enquete ressort l'image d'une societe solide parce que le processus d'ouvrierisation y est progressif. On peut y voir le ''resistible declin d'une societe rurale''.