''France observateur'' : 1950-1964 : histoire d'un courant de pensée intellectuel
Auteur / Autrice : | Philippe Tétart |
Direction : | Serge Berstein |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
13 avril 1950 : le numéro ''un'' de ''France observateur'', nouvel hebdomadaire de gauche, parait. Ses concepteurs (Claude Bourdet, Gilles Martinet et Roger Stéphane) veulent en faire un lieu de convergence intellectuelle, un lieu de débat, de réflexion et de lutte politique. Peu de gens croient alors au succès d'un journal austère et atypique qui pourtant s'imposera bientôt comme un titre majeur tout en marquant l'histoire des gauches sous la IVe et les débuts de la Ve République. Tout d'abord neutraliste et anticolonialiste, revendiquant hautement son socialisme, l'hebdomadaire s'oppose à la guerre d'Indochine, à la CED, à la guerre d'Algérie. Il fera partie de l'opposition résolue à De Gaulle, en 1958 ; et interviendra sur tous les sujets brûlants de l'actualité entre 1950 et 1964 - jouant d'ailleurs de malchance à cause d'une censure récurrente. Mais ''France obs'' est aussi et d'abord un moniteur politique qui accompagne et favorise souvent le développement les ''nouvelles gauches'' depuis la création du CAGI (1950) jusqu'à celle du PSU (1960). A ce titre, il occupe une place fondamentale dans la lente rénovation du socialisme français. Enfin, il fut un lieu de réflexion intellectuelle et un moniteur, un éducateur culturel (confère l'observateur littéraire). Bref, préfigurateur d'une nouvelle démarche politique et intellectuelle, annonciateur d'une nouvelle ère politique à gauche, France observateur s'offre à l'historien comme un sujet multipolaire empruntant à l'histoire politique, à l'histoire des idées, à celle des intellectuels, de la presse et à celle de la culture; Et c'est bien là tout son intérêt : ce n'est pas un sujet figé dans une étroite catégorie historiographique.