L'histoire enseignée dans les lycées allemands et français des années 1920 aux années 1950 : approche culturelle
Auteur / Autrice : | Jeannie Bauvois Descamps |
Direction : | Pierre Guillen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Parmi toutes les disciplines enseignees, l'histoire occupe une place particuliere : elle participe a la fois du logos et du muthos, suivant la distinction platonicienne. La fonction de l'histoire enseignee dans les lycees allemands et francais des annees 1920 aux annees 1950, est essentiellement mythique : elle conjugue a la fois ethnocentrismes national et occidental : le mythe national occupe la plus grande place; l'histoire ancienne et nationale sont associees comme facteurs de culture d'appartenance. Dans une periode de confrontations franco-allemandes exacerbees, les mythes nationaux generent des stereotypes culturels partages et symetriques. Des mutations se degagent au cours de la periode etudiee : le mythe national est exacerbe et devient trivial sous les nazis. Mais l'influence des nazis historiens (il n'y a pas d'historiens nazis) est restee faible. Apres la seconde guerre mondiale, les mythes nationaux sont mis en question dans le cadre de la culture de guerre froide et de la decolonisation. Des individualites d'exception ont cependant cherche a inflechir l'histoire enseignee, pendant cette meme periode, dans le sens du logos. La mise en chantier des deux memoires nationales par les professeurs allemands et francais, surtout efficiente apres 1950, est une expression culturelle du rapprochement franco-allemand, evenement majeur du second vingtieme siecle europeen; elle s'inscrit egalement dans cette perspective, qui n'est pas celle de l'universalisme (vision du monde a partir de soi), mais de l'universel. Cette etude invite a une approche du discours scolaire contemporain, non pas seulement comme attendu d'un changement de societe, mais comme expression des permanences culturelles de ces memes societes.