Thèse soutenue

SI je t'oublie ô France, que ma langue se colle à mon palais. . . : ''Patrie - religion'' ; le grand rabbin Moise Schuhl (1845-1911)

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Auteur / Autrice : Eliane Roos Schuhl
Direction : Gérard Nahon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des religions
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les maitres-mots de patrie et de religion guident les responsables du judaïsme français organisé par l'empereur Napoléon premier au début du dix-neuvième siècle. Enquêté sur la vie d'un rabbin, érudit comme ils l'étaient tous dans la France d'il y a un siècle, notre recherche a�� pour base de départ un très riche fonds d'archives familiales (manuscrits inédits et imprimés rares) que nous avons étudiées puis confrontées avec des archives publiques et privées, avec des écrits contemporains et, enfin, des ouvrages récents. Le contexte historique est celui de la fin du second empire, de la défaite devant la Prusse, de la troisième république jusqu'aux années précédant la grande guerre. Le cadre géographique comprend l'Alsace où plongent les racines familiales de Moise Schuhl, Paris où il suit une formation rabbinique, le massif central - premier poste à Saint-Etienne, les Vosges avec Vesoul, puis Epinal, et la Normandie enfin où le grand rabbin prend sa retraite auprès de ses enfants. De multiples problèmes se posent : bienfaits et dangers d'une intégration trop parfaite au milieu ambiant aux dépens d'un amoindrissement de la spécificité juive. Le rabbin, partisan de la modération, lutte contre l'abandon et l'ignorance des valeurs traditionnelles. Il fait construire une synagogue à Saint-Etienne en 1880 ; il y multiplie cérémonies grandioses et sermons. Avec un souci pragmatique certain le rabbin se bat contre la pauvreté endémique ; il met sur pied œuvres de charité anonymes et caisses d'entraide. Autre lutte, contre l'antisémitisme en cette époque qui voit le succès de Drumont et du journal qui colporte sa haine, la libre parole. Le rabbin diffamé par celui-ci n'hésite pas à poursuivre avec succès le journaliste en justice peu de temps avant l'affaire Dreyfus. Professeur d'allemand par patriotisme, d'hébreu par conviction, il reçoit maintes lettres rédigées dans cette lingua franca qui jamais ne s'éteignit, ainsi que nous le montrons. A travers lui, c'est toute une époque et une conception vécue de l'''israelitisme'' français que nous restituons.