Les ''montagnes'' du Massif central : espaces pastoraux et transformations du milieu rural dans les monts d'Auvergne
Auteur / Autrice : | Éric Bordessoule |
Direction : | Christian Mignon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse est consacrée à l'analyse des formes que revêt aujourd'hui l'activité pastorale de la montagne volcanique et des perspectives qui s'en dégagent. Des Dômes à l'Aubrac, le champ géographique de l'étude s'allonge dans les massifs volcaniques de la bordure occidentale du massif sur plus de 5000 km2 répartis sur près de 170 communes de 4 départements (Puy-de-Dôme, Cantal, Aveyron, Lozère). Au sein des hautes terres du massif, les monts d'Auvergne se caractérisent de manière originale. La dépaissance estivale du bétail sur les hauts pâturages (appelés ''montagnes'' ou estives) n'apparaît en rien comme une activité répliquée que perpétueraient quelques éleveveurs d'un autre temps. Elle conserve une étonnante vigueur, s'adresse à un grand nombre d'élevages, plus de 2500 pour le seul département du Cantal ; et constitue même le pilier de certains depuis une trentaine d'années. La rupture de l'ancienne économie pastorale a entraîné l'abandon des formules classiques et la solidité actuelle des montagnes auvergnates traduit moins l'archaïsme de pratiques attardées que la volonté d'adapter l'exploitation montagnarde aux conditions du présent. L'estive ne remplit pas la même fonction qu'autrefois, sa perception, même s'en trouve très modifiée. A l'heure où la politique agricole commune prône les vertus de l'extensification et où le devenir du paysage montagnard fait l'objet d'une attention accrue, l'analyse de l'activité pastorale dans les monts d'Auvergne revêt un intérêt supplémentaire. Dans une telle perspective, la question de la mise en valeur des estives s'éclaire d'un jour nouveau. En position périphérique sur bien des plans, les pâturages d'altitude acquièrent une autre dimension et suscitent de nouvelles interrogations. Les estives vont-elles faire l'objet d'un intérêt croissant de la part d'éleveurs consommant plus d'espace ? Vont-elles, à l'inverse, subir la concurrence de nouveaux territoires de basse altitude consacrés au parcours, en conséquence du double mouvement de libération d'exploitations et de blocage des productions ?