Le discours de la Baule et les processus démocratiques en Afrique : contribution à une problématique de la démocratie et du développement dans les pays d'Afrique noire francophone
Auteur / Autrice : | François Tabi Akono |
Direction : | Robert Ponceyri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 1 |
Mots clés
Résumé
Démocratie et développement, tel fut le thème central développé par le président Mitterrand au 16ème sommet franco-africain du 19 au 21 juin 1990 à la Baule. Intervenant 30 ans après les indépendances africaines, et à la suite des bouleversements sur la scène internationale entre 1989 et 1990, ce changement du discours français était apparu imprégné de l’idéologie de la démocratie de marché qui s’était elle-même rebellé comme le modèle universel après l’effondrement du bloc communiste et à la fin de la guerre froide. On ressassant qu’il ne saurait y avoir de vrai développement sans démocratie, et en conditionnant l’aide française à la démocratisation, M. Mitterrand ne remettrait-il pas en cause certains engagements traditionnels de la politique africaine de la France ? En effet, jusqu’à 1990 cette dernière s’est montrée laxiste, voire favorable à l’institutionnalisation du parti unique comme moteur de développement économique et comme facteur d’intégration nationale. Changer de discours seulement en 1990, alors que la situation socio-économique demeurait chaotique, après toute une décennie d’ajustement structurel ne revenait-il pas à substituer au modèle de parti unique défaillant un modèle démocratique incertain ? Tardive et éphémère, l’allocution présidentielle s’est plutôt révélée mythique. Certaines de ses prescriptions furent abandonnées, les dures réalités du terrain commandant qu’on s’attaque davantage aux questions socio-économiques cruciales.