Tensions et conflits autour des chemins de fer britanniques au XXé siècle
Auteur / Autrice : | Marc Nussbaumer |
Direction : | Yvette Marin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Résumé
L'histoire des chemins de fer britanniques au 20e siècle est caractérisée par le déclin d'un mode de transport qui fut l'un des symboles de l'empire victorien. Ni le regroupement des nombreuses compagnies en 1923, ni la nationalisation de 1948 n'ont réussi à redorer le blason du transport ferroviaire. Sous l'impulsion de la politique des conservateurs, les plans de restructurations se succèdent. Depuis 1994, dans le cadre de la privatisation, on assiste à l'éclatement de British Railways. Les deux principales victimes du processus de désintégration sont les cheminots et les usagers du rail les premiers, dont les effectifs sont en baisse constante, sont dirigés selon de nouvelles techniques de management. Le changement de la culture d'entreprise met leur identité à rude épreuve. Désorientés, manipulés, ils compensent leur frustration en adoptant des comportements qui sont en contradiction avec leur personnalité. Les seconds font contre mauvaise fortune bon cœur en voyageant dans des conditions précaires. Les syndicats des cheminots, après de nombreux coups bas de leurs ''amis'' travaillistes et surtout les lois antisyndicales des conservateurs, n'ont plus les moyens de mener des luttes efficaces. Quant aux usagers, timidement défendus par un comité de défense au service du gouvernement, leurs actions au parlement sont tout aussi infructueuses. L'État, pressé par le lobby routier, s'est progressivement désengagé vis à vis des chemins de fer. En réduisant leurs subsides, les gouvernements conservateurs ont freiné la modernisation du réseau. La privatisation est dictée par le dogmatisme des tories plutôt que par des impératifs économiques. L'image négative du rail, soigneusement entretenue par les dirigeants du pays, est en contradiction avec les atouts écologiques offerts par le train. La commission de Bruxelles souhaite la relance de l'industrie ferroviaire; cependant la Grande-Bretagne, dirigée par des ''eurosceptiques'' risque fort de ne pas y participer.