Recherches sur la citoyenneté romaine, sa diffusion, ses enjeux : des origines au milieu du II° siècle av. J.C.
Auteur / Autrice : | Janine Cels-Saint-Hilaire |
Direction : | Monique Clavel-Lévêque |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire ancienne |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Mots clés
Résumé
Mes recherches, au cours de ces dernières années, ont tenté de mettre au jour le processus par lequel Rome, ''ville ouverte'' depuis ses origines, construit progressivement une citoyenneté à la fois ouverte, surveillée, et rigoureusement modulée. J'ai de la sorte été conduite à étudier les rapports entre institutions politiques et structures sociales, en même temps qu'à réfléchir sur l'ensemble du système politique romain qui très oligarchique, se caractérisait pourtant par d'indéniables capacités d'ouverture et d'intégration. La première partie de la thèse est consacrée à ''la société des temps archaïques'', et aux conditions dans lesquelles très tôt, la citoyenneté romaine a été définie comme une citoyenneté ouverte. A cet égard, les tribus topographiques créées au sixième siècle par le roi Servius Tullius, puis celles qui vont être établies à leur image, jouent un rôle majeur pour rendre compte des conflits qui opposent plèbe et patriciat tout au long du cinquième siècle. D'abord simples cadres d'intégration pour la plèbe, et singulièrement pour les nouveaux citoyens - les clients des gentes en sont exclus- elles se transforment en 471 avant Jésus-Christ en structures électorales, pour les élections des tribuns de la plèbe: les patriciens perdent alors le contrôle de ces élections. La création sur les territoires des gentes de dix tribus, ou les patriciens inscrivent leurs clients, leur permettra dans les vingt ans qui suivent de reprendre la maitrise de la situation. La seconde partie de la thèse est consacrée à la crise sociale et politique de la fin du cinquième siècle: elle conduit dans les premières décennies du quatrième siècle a la disparition des gentes, et au développement d'une société unifiée dans une même définition du citoyen.