Thèse soutenue

Les récepteurs alpha2-et bêta-adrénergiques du tissu adipeux : propriétés pharmacologiques, effets biologiques et régulations hormonales : [thèse en partie soutenue sur un ensemble de travaux]

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Auteur / Autrice : Christian Carpéné
Direction : Louis Ambid
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie animale
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Toulouse 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les recepteurs alpha2- et beta-adrenergiques du tissu adipeux sont impliques dans la mobilisation des graisses de reserve induite par les catecholamines. La stimulation des recepteurs beta-adrenergiques entraine une augmentation de la lipolyse, alors qu'a l'inverse, les alpha2-recepteurs induisent une inhibition de la lipolyse. Nous avons montre qu'il existe de grandes differences interspecifiques dans l'equipement des adipocytes en alpha2- et beta-recepteurs. Un nombre eleve d'alpha2-adrenocepteurs et un effet antilipolytique alpha2-adrenergique puissant ont ete decrits chez l'homme, le hamster, le chien et le lapin. D'autres especes ont une receptivite alpha2-adrenergique plus reduite (rat, cobaye). Il existe cependant, au cours de la croissance chez le rat et le hamster, une augmentation de la receptivite alpha2-adipocytaire dependante de l'etat d'engraissement. De meme, il existe une augmentation du nombre et de l'effet des alpha2-recepteurs chez le rat zucker genetiquement obese, par rapport a son temoin maigre. A l'inverse, la receptivite alpha2-adrenergique est reduite apres amaigrissement chez le hamster. Les beta3-agonistes (brl 37344, cgp 12177, cl 316243) ne sont pas lipolytiques chez toutes les especes etudiees. Chez divers rongeurs (rat, hamster) ou hibernants (lerot, loir) la lipolyse est essentiellement une reponse beta3-adrenergique. A l'inverse, les tissus adipeux de l'homme et du cobaye ne repondent pas efficacement aux beta3-agonistes. Chez ces deux especes, la lipolyse induite par l'adrenaline ou la noradrenaline resulte de la stimulation des recepteurs beta1- et beta2-adrenergiques. Afin de comprendre la signification de la coexistence sur le meme type cellulaire de trois sous-types de recepteurs repondant apparemment a un meme stimulus hormonal, nous avons explore plus en detail les reponses beta-adrenergiques des adipocytes: les catecholamines stimulent de facon sequentielle les trois sous-types de beta-recepteurs. Aux faibles concentrations, ce sont les beta1- et beta2-adrenocepteurs qui sont recrutes alors que l'effet lipolytique des fortes concentrations est medie par les beta3-adrenocepteurs. Il existe une difference de sensibilite des trois sous-types de beta-recepteurs vis a vis de la desensibilisation. Chez le cobaye et chez le hamster, les reponses beta1- et beta2-adrenergiques des adipocytes sont effondrees apres traitement chronique par la noradrenaline. Cependant chez le hamster, la composante beta3-adrenergique resiste mieux a la desensibilisation et permet aux catecholamines de stimuler la lipolyse. Nous avons montre qu'un precurseur des catecholamines, l'octopamine, est capable de stimuler selectivement les beta3-adrenocepteurs. La contre-regulation qu'exercent les catecholamines sur la stimulation du transport du glucose induit par l'insuline est, au niveau des adipocytes de rat, un effet beta3-adrenergique. L'utilisation de diverses molecules alpha2-antagonistes a permis de mettre en evidence, sur les adipocytes, des sites non-adrenergiques liant des molecules a noyau imidazoline. Ces sites ne sont pas directement impliques dans la regulation de la lipolyse. Cependant, certains inhibiteurs de la mono-amine oxydase sont capables de se lier sur ces sites et, a l'inverse, certaines imidazolines sont capables d'inhiber l'activite mono-amine oxydase. Un tel resultat laisse penser qu'il pourrait exister une relation entre ces sites et la mono-amine oxydase. L'ensemble de ces travaux montre que les adrenocepteurs du tissu adipeux pourraient representer une cible de choix dans le traitement de l'obesite grace a l'utilisation de beta-agonistes ou d'alpha2-antagonistes selectifs