Ententes anticoncurrentielles et droit des contrats
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Claudel |
Direction : | Marie-Chantal Boutard-Labarde |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le droit des ententes, français et communautaire, inquiète les entreprises et suscite des interrogations en doctrine. En effet, l'ingérence dans les relations contractuelles revêt en cette matière une ampleur sans précèdent. Celle-ci réalise de différentes façons. Les contrats ou les clauses anticoncurrentielles encourent la nullité. La nullité est une sanction nécessaire car elle seule permet de tirer les conséquences civiles d'une déclaration d'illicéité. Elle est néanmoins une sanction inadaptée au droit des ententes. De nombreuses règles spécifiques a la matière contrarie son application. Les autorités compétentes disposent cependant d'instruments d'intervention dans le contrat okus adaptes : l'exemption et l'injonction. Ces deux techniques, immunitaire pour la première, coercitive pour la seconde, permettent aux autorités de surveiller et d'orienter l'activité contractuelle. Cette immixtion est mal ressentie par les entreprises. La sanction éventuelle est jugée imprévisible parce qu'imparable. En effet, un comportement est rarement anticoncurrentiel par nature : c'est le contexte économique qui justifie sa prohibition. Or, les entreprises n'ont pas la maitrise du contexte. On peut en outre faire valoir que les conditions préalables à l'incrimination ne sont pas toujours vérifiées. Il existe deux fondements à l'intervention dans le contrat : les autorités ne peuvent contrarier la liberté contractuelle que si elles démontrent une restriction de concurrence et une entente à son origine. Le premier fondement révèle le particularisme de la matière. Le second révèle au contraire la parenté entre l'entente et le contrat : tous deux sont issus d'un concours de volontés.