Système et subjectivité : étude sur la genèse et la disparition du concept de système
Auteur / Autrice : | Philippe Grosos |
Direction : | Jean-François Courtine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
Ce travail consiste en une analyse des raisons de la genèse et de la disparition du concept de système en philosophie. Prenant appui sur le constat, relayé par Heidegger, de l'absence de revendication présente de cette configuration singulière du savoir, il en reformule l'exigence première afin de comprendre ce que métaphysiquement elle a pu engager, et ce qui progressivement aura pu en elle paraitre intenable. La première partie dégage une structure formelle du système commune à l'ensemble des penseurs de l'idéalisme allemand, de 1789 à 1800, et dès les premiers post-kantiens. Or cette systématicité, même à s'appuyer sur la subjectivité, reste trop extérieure à la chose-même, si bien que ces deux concepts n'apparaissent que comme des conditions de possibilités du système, non comme ses conséquences. La seconde partie, s'appuyant sur l'analyse de Heidegger, reprend le questionnement en dégageant le sens ontologique. Ainsi le système est-il une ontologie de la présence à soi absolue, que l’hégélianisme accomplit sans réserve. La troisième partie, en un premier moment, montre qu'au sein de l'idéalisme allemand, les considérations théologiques de Fichte et de Schelling ont progressivement mené a un retrait de l'ontologie de la présence, et donc du système. En un second moment, elle insiste sur la critique proprement phénoménologique qu'en fait Heidegger, et ouvre à une philosophie hors-système.