Thèse soutenue

Formes et figures de la séduction : lectures de Nadja d'André Breton et du ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras

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Auteur / Autrice : Philippe Spoljar
Direction : Marcelle Marini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 7
Jury : Président / Présidente : Francis Marmande
Rapporteur / Rapporteuse : Pascaline Mourier-Casile, Claude Burgelin

Résumé

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La séduction est un rapport au désir qui ne se laisse saisir dans aucune positivité : c'est un jeu avec le désir que recoupe cet autre jeu avec le langage qu'est l'écriture littéraire. La notion d'aire transitionnelle (Winnicott) permet de rendre compte de l'espace de la séduction comme de celui de l'écriture. Une comparaison entre Breton et Duras peut alors s'effectuer dans ces différents registres au titre des stratégies masculine et féminine de séduction. Breton privilégie un rapport immédiat et maîtrisé à l'écriture, le récit de Nadja s'organisant autour d'un je auteur-narrateur donné, alors que Duras insère un ensemble de médiations permettant de mettre en scène et de placer à distance une série plus large d'oppositions : fiction et théorie, moi et sujet, narrateur et personnage, etc. D'autres médiations structurantes se manifestent également dans le rapport des textes à la culture. Les formes narratives préexistantes, dans l'ordre du mythique (Breton) et du tragique (Duras), jouent comme miroirs du symbolique dans lesquels l'imaginaire singulier présent dans chaque texte vient se capter puis se différencier, doublant d'une certaine manière l'entrelacs du désir (comme relation à l'autre) et du narcissisme (comme relation à soi) chez l'être humain. Les personnages des récits, étudiés alors autour des thèmes de la maîtrise, du rituel et de l'indifférence, évoquent au plus près ce qu'il en est de la séduction comme rapport à l'absence et au leurre. Enfin, la confrontation à la folie semble faire basculer la séduction dans la fascination.